"Si mon cœur est français, mon cul est international", disait Arletty à propos de sa liaison avec un officier allemand sous l'occupation. Un livre fait toute la lumière sur l'attitude de l'actrice pendant la guerre. Pour la première fois, 70 ans après les faits, c'est le délai légal d'ouverture des archives, l'historien David Alliot a eu accès au dossier policier et judiciaire d'Arletty. Actrice la plus populaire et la mieux payée de l'époque, elle s'affiche au bras d'un bel officier nazi, Hans Soehring.
"Pendant très longtemps elle a probablement été bisexuelle. Au début de la guerre, elle était plutôt dans les amours féminines et lorsqu'elle rencontre Soehring, là c'est la grande bascule, elle est follement amoureuse, raconte l'historien. Pendant deux ans et demi, elle va avoir une liaison passionnée avec cet officier allemand. Ce que l'on pourrait lui reprocher, c'est son manque de discrétion (...) mais c'est vrai que pendant l'Occupation, ne serait-ce que bien vivre, c'était un crime, c'est ce que l'on a reproché à Sacha Guitry."
En juillet 1944, Arletty figure sur une liste de condamnés à mort pour faits de collaboration diffusée depuis Londres par la BBC. Les soupçons étaient donc lourds. Arletty est arrêtée à la Libération, son interrogatoire figure dans le livre, elle fait front non sans panache. Pour montrer qu'elle n'a rien à se reprocher, elle réplique aux policiers : "J'ai préféré Paris-Paris à Baden-Baden" où ont fuit les plus compromis des collabos. Plus embarrassante que son amour allemand, c'est l'amitié d'Arletty, fille de bougnat, pour l'auvergnat Pierre Laval rappelle David Alliot.
Il y a plus grave encore que ses liens avec la famille Laval, Arletty est soupçonnée d'avoir dénoncé un résistant. Le temps de l'enquête, l'actrice est assignée un an à résidence. Le témoin à charge se rétracte. Finalement Arletty est frappée d'un blâme, la sanction la plus légère du comité d'épuration. Mais sa carrière est brisée, elle rejouera mais n'aura plus jamais de grand rôle. Elle ne cessera d'aimer son bel officier allemand, ils se reverront mais lui finira par épouser une allemande...
"Jusqu'au bout elle a été passionnée. À la mort de Soehring, elle n'aura plus aucun amour masculin ou féminin. Il aura été le grand amour de sa vie contrarié par les événements", conclut David Alliot. Et à son enquête sur Arletty, il ajoute un tableau édifiant des années d'Occupation qui met en lumière toutes les ambiguïtés des milieux artistiques de 1940 à 1944... Arletty n'a pas été la seule à connaitre l'apogée de sa carrière dans ces années-là, à de rares exceptions comme Jean Gabin, réfugié à Hollywood avant de rejoindre les Forces françaises libres, tout le cinéma français a continué à travailler sous la botte nazie.
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