Voiture de police incendiée : que risquent les responsables ?

DÉCRYPTAGE - Une quinzaine de manifestants s'en sont pris à une voiture de police et ont mis feu au véhicule alors que deux agents étaient à l'intérieur. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d'homicide volontaire.

Manifestation : une voiture de police, avec deux policiers à bord, incendiée à Paris

Crédit : Guillaume Chieze / RTL

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C’est la qualification la plus lourde sous laquelle les responsables pouvaient être poursuivis. Si la "tentative d'homicide volontaire" est confirmée par l'enquête ouverte par le parquet de Paris, elle prévoit des sanctions extrêmement sérieuses pour les personnes concernées par l'incendie de la voiture de police mercredi 18 mai en marge de la manifestation des policiers contre la "haine anti-flics". Alors qu'un rassemblement sauvage d'une centaine de personnes se tenait à proximité de la place de la République, lieu de la manifestation des forces de l'ordre, un véhicule de police est passé quai de Valmy, devant le groupe. Les tensions sont vives. Et une quinzaine de personnes s'en est pris à la voiture, ainsi qu'aux deux agents qui se trouvaient à l'intérieur.

D'abord à coups de barre de fer, pour finalement lancer un cocktail Molotov et incendier complètement la voiture, maintenant carbonisée. Les deux policiers ont pu sortir du véhicule à temps. Les témoignages ne permettent pas encore de savoir s'ils ont été aidés par le groupe de personnes présent ou non. Le parquet de Paris a donc décidé d'ouvrir une enquête pour "tentative d'homicide volontaire". Avec une circonstance aggravante : les victimes font partie des forces de l'ordre.

Jusqu'à la perpétuité

Si les responsables sont retrouvés et que le chef d'accusation reste le même, ils peuvent encourir jusqu'à la perpétuité. L'article 221 du code pénal prévoit une peine maximale de 30 ans de prison ferme pour une tentative d'homicide volontaire, la même que pour un homicide involontaire. Mais le statut de policiers des victimes est bien une circonstance aggravante qui fait grimper la sanction jusqu'à la peine maximale : la perpétuité.

Toutefois, si le parquet poursuit pour le moment les assaillants avec la qualification la plus lourde - peut-être "pour calmer les esprits dans le contexte tendu du côté de la police", note maître Moyart joint par RTL.fr -, l'enquête peut totalement changer les choses, notamment si l'on s'aperçoit qu'ils ont aidé les deux agents à sortir de la voiture avant d'y mettre le feu. Idem si l'on se rend compte qu'ils n'étaient pas au courant de la présence des policiers à l'intérieur du véhicule. Le crime deviendrait alors délit et la sanction serait beaucoup moins sévère.

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