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Viol à Perpignan : pourquoi le parquet ouvre une enquête sans la plainte de la jeune femme
REPLAY - Bien que la jeune femme victime du viol présumé ait décidé de ne pas porter plainte, le parquet a ouvert une information judiciaire contre les suspects, écroués mardi 5 janvier.
Le procureur de la République Achille Kiriakides
Crédit : AFP
Visiblement abusée sexuellement dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux Snapchat et Facebook par deux hommes, la jeune femme de 19 ans qui apparaît sur les images filmées dans la nuit du 2 au 3 janvier dernier refuse toujours de porter plainte. Malgré tout, le parquet, insensible aux arguments de la défense des deux suspects de 18 et 22 ans qui réfutent l'accusation d'un rapport non consenti, a décidé d'ouvrir une enquête pour "viol en réunion".
Les deux hommes risquent jusqu'à 20 ans de prison. En effet, le procureur de la République n'a pas besoin d'une plainte pour décider d'une enquête. Bien entendu, si la victime présumée désignait ses bourreaux, les charges n'en seraient que plus lourdes. Mais dans tous les cas, le parquet se doit d'ouvrir une information et en premier lieu pour diffusion d'images pornographiques pouvant toucher des mineurs. Le chef d'accusation est manifeste.
Les enquêteurs sont persuadées qu'il s'agit d'un viol
Pour l'atteinte à la vie privée et surtout pour le viol en réunion, les enquêteurs doivent étayer leurs soupçons. C'est dans cette optique que le procureur de la République a ordonné toute une série d'expertises toxicologique, médicale, psychologique et même informatique. Il s'agit d'établir si la jeune femme était consentante pour tout ou partie de ce qu'elle a quoi qu'il en soit subi, car elle était manifestement inconsciente et ne se souvient de rien.
La jeune femme ne porte donc pas plainte pour ne pas causer de tort à l'un des deux qui serait son petit ami régulier. Mais est-elle libre de ne pas porter plainte ? Ne subit-elle pas des pressions ? C'est pour cela que le procureur a demandé la détention provisoire des deux jeunes, afin qu'ils ne puissent pas influencer celle les policiers et les magistrats considèrent aujourd'hui comme une victime.
