Depuis environ six mois, le secrétaire d'État aux sports, Thierry Baillard, a réuni un groupe de réflexion dans le but de réviser l'orientation du sport français. Une proposition a cependant retenu l'attention : celle qui n'exclurait pas d'autoriser la vente d'alcool dans les stades en France. C'est le principe même de la loi Évin qui est remis en cause. C'est ce qu'affirme l'auteur de cette loi, Claude Évin, dont le texte interdit l'alcool dans les enceintes sportives. Cette disposition a depuis été assouplie, pour permettre notamment aux clubs sportifs amateurs de pouvoir avoir des buvettes du "dimanche", et de pouvoir vendre de la bière ou du vin. Une initiative de la part des fédérations et des parlementaires qui souhaitaient soutenir le sport amateur.
Aujourd'hui, la question est posée pour le sport professionnel. Preuve selon Claude Évin que l'on mord un peu plus chaque jour sur cette loi de santé publique. Une loi qui a déjà été "fortement entamée en ce qui concerne la publicité pour les régions viticoles", rappelle-t-il. Selon lui, il est d'abord nécessaire de savoir quelles sont les questions les plus importantes, celle de la santé publique en fait partie. Publicité ou vente d'alcool, tout n'est pas interdit mais est réglementé. "On ne peut pas alerter l'opinion sur les effets de l'alcool en matière de santé publique mais aussi en matière de vie sociale et en même temps faire la promotion des produits, dénonce Claude Évin. D'autant que le sport et l'alcool ne font pas bon ménage".
La distribution de champagne dans les loges des V.I.P. au Stade de France ou ailleurs, n'est pas autorisée
Claude Évin, ancien ministre de la Santé
Malgré une réglementation définie, l'alcool se trouve dans les loges des invités mais aussi tout autour du stade, avec la création de buvettes spontanées. Deux phénomènes absolument interdits, somme l'ancien ministre qui souligne une certaine hypocrisie. Ce dernier rappelle qu'abolir la règle sous prétexte que certains la transgressent, n'est pas une raison valable. "La distribution de champagne dans les loges des V.I.P au Stade de France ou ailleurs n'est pas autorisée", insiste-t-il. C'est donc une infraction à la loi. Pour Claude Évin, le ministre des Sports "envoie un mauvais message", ou du moins un message qui n'est pas suffisamment clair.
L'ancien ministre de la Santé reconnaît les problèmes de financement des clubs sportifs. Des problèmes qui doivent être réglés autrement. Aujourd'hui, il est possible d'obtenir une dérogation pour 10 événements sportifs par an. Une dérogation accordée par la mairie qui ferait figure de compromis. En revanche, "cette autorisation n'est que pour les associations sportives agréées, qui en ont fait la demande", rappelle-t-il.
Il s'agit aujourd'hui d'un véritable débat de société. Certains protestent, d'autres sont favorables. C'est le cas de Clément, étudiant à Paris, qui réclame davantage de souplesse en France, constatant la vente d'alcool chez nombres de nos voisins européens (Italie, Portugal ou encore Allemagne), où les "bières de soif" sont notamment autorisées. Claude Évin estime que cette souplesse existe puisqu'il est particulièrement difficile de pleinement maîtriser ces ventes sauvages. Néanmoins, des règles définies sont indispensables, si l'on ne souhaite pas "rentrer dans une société permissive", conclut-il.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte