Un rapporteur, un médiateur, et deux lignes de conduite. Thomas Thévenoud, auteur de la loi sur la résolution du conflit entre taxis et VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur), et Laurent Grandguillaume, député socialiste de Côte-d'Or désigné comme médiateur de ce même conflit, ne sont pas d'accord sur la manière de le résoudre.
Lundi 4 avril, pour calmer le mouvement de protestation lancé à Toulouse le même jour et tenter d'enterrer la hache de guerre, le gouvernement a proposé, entre autres propositions, le rachat de licences de taxis par l'intermédiaire d'un fonds de garantie. Ce fonds permettrait aux chauffeurs qui le désirent de se voir rembourser leurs licences. La proposition avait été formulée dès le 26 février par Laurent Grandguillaume.
Si ce dernier s'en satisfait, Thomas Thévenoud, auteur de la loi de 2014 qui porte son nom, ne considère pas ce rachat des licences comme une solution. Dans une interview au Parisien publiée ce 5 avril, il estime à 5 milliards le coût du rachat pour les 20.000 taxis parisiens, et à 8 milliards pour les 60.000 taxis exerçant en France. Pour Laurent Grandguillaume, ce chiffre n'est pas correct. "Ce n'est pas du tout ce que je propose. (...) Les chauffeurs seront sollicités de manière volontaire, ce n'est pas le rachat de toutes les licences en circulation", argue le député de Côte-d'Or au micro de RTL. Selon lui, 3 milliards d'euros seront nécessaires "si l'ensemble de ceux qui vont partir en retraite font appel au fonds, ce qui ne sera pas le cas".
Si Thomas Thévenoud estime qu'il y a du blanchiment, qu'il apporte les éléments qu'il a en sa possession
Laurent Grandguillaume
Piqué au vif par les réflexions de Thomas Thévenoud, éphémère d'État au Commerce extérieur remercié après quelques déboires fiscaux, Laurent Grandguillaume souligne, au détour d'une phrase, un certain nombre de manquements de la part de son confrère député. "Je veux bien travailler avec lui sur l'application de la loi Thévenoud, puisque certains points ont eu des difficultés à être appliqués. D'ailleurs on se retrouve aujourd'hui dans cette situation sans doute parce qu'ils n'étaient pas suffisamment clairs. (...) Je l'invite à faire ce travail avec moi s'il le souhaite", poursuit le médiateur.
Un peu plus loin dans son interview au Parisien, Thomas Thévenoud avance que si l'origine des sommes avancées par les taxis est inconnue, le remboursement par le fonds de garantie pourrait favoriser un "marché noir". "Il est responsable de ses propos. On passe aujourd'hui par l'État qui suit ces ventes de licence, je ne pense pas que l'État puisse se satisfaire d'une telle situation", rétorque Laurent Grandguillaume. "Si monsieur Thomas Thévenoud estime qu'il y a du blanchiment, qu'il apporte les éléments qu'il a sans doute en sa possession." Mardi 5 avril au petit matin, plusieurs dizaines de taxis perturbaient encore l'accès à la zone aéroportuaire de Toulouse.
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