Nos centrales nucléaires résisteraient-elle à une attaque ? Ce mardi 10 octobre, Greenpeace alerte sur la sécurité de nos sites nucléaires. L'association, qui a mandaté sept experts sur ce dossier, révèle que le talon d'Achille des centrales sont les piscines de stockage où sont entreposés les combustibles usagés, hautement radioactifs, pendant deux ou trois ans afin qu'il refroidissent.
Dans ce rapport, l'ONG pointe du doigt le fait que ces piscines, qui peuvent contenir plus de combustibles que les cœurs des réacteurs, ne sont pas protégées comme ces derniers par des enceintes de confinement renforcées.
Pour obtenir les résultats, Greenpeace a imaginé plusieurs scénarios allant d'un avion projeté par des pirates sur la piscine à une attaque par armes antichar en passant par l'explosion de bombes. Les conclusions sont édifiantes alors que toutes les piscines, construites dans les années 70 lorsqu'on n'imaginait pas de telles attaques, ne seraient pas assez robustes.
"Nos piscines aujourd'hui sont des hangars agricoles. Concrètement, si on fait un trou dans la piscine, par exemple en projetant volontairement un avion, l'installation ne résisterait pas. On aurait une vidange de la piscine. Or, si les combustibles qui doivent être refroidis en permanence par l'eau ne sont plus refroidis, on aurait un dégagement extrêmement important de radioactivité", explique Yannick Rousselet, spécialiste nucléaire de l'association, au micro de RTL.
Une telle catastrophe, selon Greenpeace, pourrait causer de nombreuses victimes et nécessiterait une évacuation des populations dans un rayon d'au moins 250 kilomètres autour de la centrale.
Face à ce constat, l'ONG demande donc un renforcement de la sécurité de ces piscines. Mais cela a un coût considérable alors qu'il faudrait compter en moyenne un milliard d'euros par piscine... En sachant que la France en compte exactement 63 sur son territoire.
Greenpeace, dénonçant "l'omerta" sur ces risques nucléaires, s'en est pris à EDF, accusé de n'avoir "pas procédé aux renforcements nécessaires" malgré d'autres rapports mais aussi le survol de centrales par des drones.
Du côté de l'entreprise française, le discours est bien différent. "Je ne connais pas ce rapport, nous ne l'avons pas consulté. Nos centrales sont très sûres, robustes, très bien construites et très bien surveillées", a assuré Philippe Sasseigne, directeur du parc nucléaire chez EDF, au micro de RTL. Et d'ajouter : "Cela concerne les bâtiments où se trouvent les réacteurs, mais aussi les bâtiments où sont entreposés les combustibles usés. Les centrales sont construites pour résister à toutes les agressions, aux séismes, mais aussi aux chutes d'avion".
Philippe Sasseigne assure également que des moyens supplémentaires vont être alloués à la protection des centrales. "Nous avons investi et nous investissons pour leur sûreté. Sur la prévention d'un acte terroriste, nous avons mis plus de 700 millions d'euros. Tout cela se fait selon les directives et les réglementations édictées par l'État français et parfois au niveau européen", a précisé le directeur du parc nucléaire chez EDF.
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