C'est peut-être le début d'une reconversion. Nicolas Sarkozy sera désormais l'un des membres du conseil d'administration du groupe français, numéro un mondial de l’hôtellerie, avec ses marques Ibis, Mercure, Novotel, Sofitel et bien d'autres à l'international. Un conseil où siègent déjà une quinzaine de personnes, les dirigeants de l'entreprise, mais aussi des représentants des actionnaires, des salariés, et des personnalités indépendantes, cooptées par les autres, comme l'ancien président de la République.
Il y a là notamment Jean-Paul Bailly, ancien patron de la Poste, ou Mercedes Erra, la patronne de l'agence de publicité Havas. Nicolas Sarkozy sera en charge de la stratégie internationale de ce groupe qui ouvre un nouvel hôtel toutes les 36 heures, et gère 3.900 établissements dans 92 pays.
Que fait exactement un administrateur ? C'est un travail qui n'occupe pas à plein temps. Le Conseil se réunit cinq à six fois par an. Sans compter les réunions exceptionnelles convoquées sur le champ, par exemple, pour décider d'une acquisition. Alors que les dirigeants gèrent l'entreprise au jour le jour, le Conseil définit la stratégie et valide les grandes orientations.
AccorHotels est plutôt une entreprise en bonne santé, et notamment grâce au nouveau patron, Sébastien Bazin, un financier ex-propriétaire du club de foot PSG, qui est un proche de Nicolas Sarkozy. Il a révolutionné l'entreprise, multiplié les acquisitions tout en vendant les bâtiments des hôtels pour se concentrer sur le métier de l'hôtellerie. Il a aussi mis en place un conseil d'administration parallèle, où ne siègent que des jeunes, entre 20 et 30 ans, pour profiter des idées venues de la nouvelle génération. Mais l'entreprise a quand même deux épées de Damoclès au-dessus de la tête.
La première, c'est l'extraordinaire essor des sites de réservation en ligne comme Bookings.com, qui ont le contrôle du prix facturé au client, et réduisent les hôtels au simple rôle de sous-traitant, sans marges. L'ubérisation a gagné le monde de l'hôtellerie, en quelques années seulement. Et pour les hôtels, l'enjeu est de ne pas se faire manger tous cru par ces intermédiaires qui ont pris le pouvoir. L'autre hypothèque qui pèse sur Accord est tout aussi importante : elle touche à la propriété de l'entreprise elle-même. Et c'est peut-être à cause de cela que Sarkozy a été recruté.
Il y a un risque qu'Accor change de mains. À l'origine, c'est une entreprise familiale française, créée dans les années 1960. Cela n'est plus le cas. Les financiers ont d'abord pris le pouvoir, avec l'arrivée de Bazin. Et ce sont aujourd'hui les Chinois qui montent au capital, ainsi que les Saoudiens et le fonds souverain du Qatar.
Le Chinois, c'est une filiale de la municipalité de Shanghai, qui a déjà racheté un groupe hôtelier français, avec la marque Campanile notamment. Il ne cache pas ses ambitions de devenir plus influent au sein d'Accor. Il va donc falloir pas mal de diplomatie pour gérer la cohabitation entre les puissances et préserver le caractère français de ce fleuron. Un travail pour lequel le carnet d'adresses d'un ancien président est précieux.
Un administrateur d'une entreprise du CAC 40 gagne en moyenne 82.000 euros par an, avec notamment ce qu'on appelle les "jetons de présence". C'est un peu moins chez Accor jusqu'ici, à en croire le rapport annuel de l'entreprise. Mais bien souvent, un administrateur siège dans plusieurs conseils, ou bien il a une autre occupation en parallèle.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte