C'est un procès qui s'est ouvert dans l'émotion, lundi 14 septembre à Rennes. Une mère de famille, Laurence Nait Kaoudjt, est jugée pour le meurtre de sa fille. Méline, âgée de 8 ans, était handicapée moteur cérébrale, n'avait aucune autonomie et ne savait pas parler. Les faits se sont produits en août 2010 à Saint-Malo. Les pompiers, alertés par la grand-mère de Méline, avaient découvert le corps sans vie de la fillette. Sa mère, qui risque la réclusion criminelle à perpétuité, lui aurait administré des médicaments avant de l'étrangler dans son lit à l'aide d'une écharpe.
Au cours du premier jour de l'audience, Laurence Nait Kaoudjt a dit, les larmes aux yeux, avoir toujours regardé sa fille handicapée avec les "yeux de l'amour" et "jusqu'à son dernier jour". Une émotion qui a même gagné son avocat, Éric Dupond-Moretti. "Elle est très éprouvée, évidemment. Ce n'est pas facile pour elle de comparaître devant la cour d'assises, d'affronter son geste. Et en même temps, elle en meurt d'envie. C'est une immense solitude, une femme qui est submergée par la difficulté et le handicap de sa fille. C'est un crime et un acte d'amour en même temps. C'est à la fois terrifiant et sublime", lance-t-il au micro de RTL.
Interrogée par le président, Laurence Nait Kaoudjt ne retient plus ses larmes lorsqu'elle évoque la conception de Méline avec l'homme qui partageait sa vie à l'époque. Elle explique avoir eu "la peur d'une femme battue" et affirme : "Vous ne savez plus qui vous êtes, alors vous n'obéissez qu'à cette personne".
Si elle a quitté Paris en 2010 pour rejoindre Saint-Malo, là où Méline a marché pour la première fois de sa vie, c'était pour offrir un cadre de vie idéal à sa fille. Cette dernière ne disait qu'un seul mot : "Maman". Au tribunal, Laurence Nait Kaoudjt pleure une nouvelle fois : "Maman, cela me suffisait".
Quelques mois avant cette tragédie, la mère s'était retrouvée dans une situation financière délicate. Par la suite, elle a toujours affirmé avoir tenté de se suicider à diverses reprises dans la nuit du drame, sans y parvenir, en absorbant des médicaments, en s'étranglant avec une écharpe, en s'étouffant avec un sac plastique, puis en s'ouvrant les veines.
Certains experts psychiatres mandatés la décrivent comme étant en pleine possession de ses moyens, d'autres comme une femme maniaco-dépressive ayant des crises de délire. La justice va donc devoir déterminer si Laurence Nait Kaoudjt était atteinte d'un trouble psychiatrique grave ayant aboli son discernement ou si elle était lucide au moment du meurtre de sa fille. Placée sous contrôle judiciaire, elle comparaît libre.
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