"Pourquoi la pneumonie fait-elle si peur ?", s'interroge le site Slate ce matin. Parce que c'est un terme vague qui désigne une infection aiguë des voies aériennes inférieures, infection due à un virus ou à une bactérie. Dire qu'on a une pneumonie ne suffit pas à dire si c'est grave ou pas, et ce flou laisse la place à toutes les spéculations. Ainsi donc, une pneumonie se retrouve à la une des journaux, celle d'Hillary Clinton.
Pneumonie, nom féminin qui peut provoquer "un trou d'air", ironise Étienne de Montety dans Le Figaro. C'est aussi le mot du jour pour Maurice Ulrich dans L'Humanité, qui rappelle que le terme vient du grec ancien "pneuma" qui signifie plus que le souffle, mais le souffle vital, l'esprit. Atteinte de pneumonie, Hillary Clinton a-t-elle pour autant perdu l'esprit, au point que sa campagne pourrait en être gravement affectée ?
Le journal Les Échos et Aujourd'hui en France se pose une autre question : "Et si Hillary Clinton déclarait forfait ?" La question n'est plus taboue depuis ce weekend : "Et si elle n'allait pas au bout de sa campagne ?" Que se passerait-il ? La réponse peut se dénicher dans l'article 2 du règlement du parti démocrate. Il prévoit une réunion extraordinaire du Comité national démocrate pour désigner son remplaçant et ce ne sera pas chose aisée. Son colistier Tim Kaine tiendrait la corde, mais les noms de Bernie Sanders et de Joe Biden sont aussi des options.
Sans aller jusqu'à ce scénario catastrophe, Libération en fait aussi sa une : "Hillary Clinton, la maison flanche". Et c'est finalement dans "Libé" qu'on lira le papier le plus juste sur ce sujet, sous la plume de Johan Hufnagel, pour qui une chose est maintenant certaine : on attend toujours plus d'une femme. On présente déjà sa communication désastreuse comme un tournant de campagne, alors qu'on minimise les bourdes de Trump. À âge égal, la pression et les attentes sont inégales. Si l'on regarde froidement les données démographiques, Clinton a une espérance de vie plus longue que celle de son rival. Pas seulement parce qu'elle est plus jeune d'un an et demi, mais parce que les "baby boomeuses" américaines vivent en moyenne 4 ans de plus que les "baby boomers". Pourtant c'est à elle de prouver qu'elle n'est pas si vieille.
"Alstom, hypocrisie d'État" titre le journal L'Opinion. La classe politique s'enflamme pour les 400 emplois de Belfort, mais que d'incohérences écrites le journal libéral. L'État était au courant depuis des mois des difficultés qui menacent le site de fabrication des TGV. Et de fait, tous les commentateurs fustigent ce matin l'exécutif pour sa conduite dans ce dossier, lui reprochant notamment de ne pas avoir anticipé la situation et de réagir avec "un train de retard". Xavier Brouet, du Républicain lorrain, hésite entre "désintérêt et incompétence", "vacance du pouvoir ou amateurisme", devant "l'ampleur de ce fiasco". Bertrand Meinnel, du Courrier picard, a choisi. Pour lui, ce dossier Alstom est "une nouvelle marque de l'incompétence de l'État actionnaire d'entreprise".
"Le dossier empoisonné de Belfort" titre de son côté Le Parisien - Aujourd'hui en France qui révèle qu'en fait, deux jours avant l'annonce, le lundi 5 septembre, l'homme qui représente l'État au conseil d'administration d'Alstom avait été informé par la direction du groupe. Il a alors envoyé une note interne à Bercy, dans laquelle il écrit : il va y avoir des annonces, mais ce ne sera pas rendu public tout de suite. Le gouvernement pensait donc avoir du temps pour rattraper le dossier. "Alstom, la promesse très politique de Hollande" titre Les Échos, qui s'intéressent au faux pas calculé du groupe Alstom en matière de communication. Ce serait en fait une manière délibérée, de mettre les pieds dans le plat pour forcer l'État à agir, et donc décrocher des commandes.
Alstom est une entreprise qui rend fou, rappelle Bertille Bayart dans Le Figaro. L'entreprise porte le poids d'une nostalgie, du souvenir de la France des "Trente glorieuses". Cette charge symbolique explique en partie l'hystérisation du débat politique de ces derniers jours, qui paraît hors de proportion avec l'enjeu. Oui, hors de proportion, c'est aussi ce qu'écrit le journal L'Opinion : le simple transfert d'une activité employant 400 personnes a provoqué beaucoup plus de remous que la suppression de 5.000 emplois chez SFR. Peut-être vaut-il mieux s'appeler Patrick Drahi qu'Henri Poupart Lafarge.
Plus vite, plus haut, plus fort : "La devise des Jeux olympiques a-t-elle encore du sens ?", se demande ce matin Les Échos, dans un article passionnant sur le ralentissement de la croissance des performances sportives. Pendant des décennies, les athlètes ont su relever ce défi du toujours plus, aidé par les progrès de l'alimentation et de l'hygiène. Mais les sportifs sont en train d'atteindre leurs limites. Parce que tout ce qui pouvait être optimisé l'a été. Les records vont inexorablement être plus rares et des chercheurs néerlandais viennent de réussir à calculer le temps minimal absolu pour courir le 100m, étant donné la physiologie humaine.
Usain Bolt est actuellement à 9.58. secondes ; l'homme n'ira pas en dessous de 9,36 secondes, et ce plancher sera sans doute atteint en 2027. Tant pis pour le spectacle. À moins qu'on réussisse à modifier les gènes impliqués dans la performance sportive, ce que laisse entrevoir la manipulation de l'ADN. Avec le procédé CRISPR-cas9, un sportif génétiquement modifié, "citius, altius, fortius", plus vite, plus haut, plus fort, pour courir comme des malades.
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