Salah Abdeslam n'a officiellement plus d'avocat depuis que Frank Berton et Sven Mary ont renoncé à le défendre en octobre. Le seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13 novembre a pourtant déposé une plainte pour atteinte à la vie privée devant le tribunal de Nanterre, mercredi 14 juin, contre le député Thierry Solère (LR).
Il reproche au parlementaire d'avoir décrit ses conditions de détention dans le Journal du dimanche, selon l'AFP. La forme que prendra cette audience devant les juges civils demeure dès lors incertaine, selon une source proche du dossier. Le suspect-clé des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis ne sera pas extrait de sa cellule pour une audience civile. Et si rien n'indique qu'un avocat viendra plaider pour lui, des conclusions devraient a minima être déposées pour achever la procédure qu'il a engagée.
En exerçant son droit de parlementaire de visiter les prisons, Thierry Solère s'était rendu le 29 juin 2016 à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, au sud de Paris, où Salah Abdeslam, détenu à l'isolement, est placé sous surveillance 24 heures sur 24. Les deux journalistes du JDD qui accompagnaient le député n'avaient pas pu le suivre jusqu'à la salle de vidéosurveillance du détenu le plus surveillé de France. Mais le député des Hauts-de-Seine réélu le 18 juin avait décrit dans le journal ce qu'il avait vu, du brossage de dents à la prière.
"Il était en survêtement et tee-shirt sombre, cela fait une semaine qu'il ne porte plus la djellaba, et il a noué autour de sa taille une veste, avant de se mettre à genou, tourné vers l'Est... Une longue prière", relatait ainsi le parlementaire. Thierry Solère avait également interpellé le garde des Sceaux, à l'époque Jean-Jacques Urvoas, affirmant que Salah Abdeslam bénéficiait d'une "salle de sport" exclusive, en fait une cellule avec rameur.
Je ne me laisserai intimider par personne
Thierry Solère
De son côté, le conseil de ce dernier, maître Frank Berton, avait dénoncé dans une lettre au ministre le comportement du député, "comme s'il s'était promené au zoo de Vincennes". Maître Berton avait demandé à la justice administrative de suspendre en urgence la vidéosurveillance de son client au nom de sa "vie privée", requête refusée en juillet par le tribunal administratif puis le Conseil d'Etat.
Salah Abdeslam avait également assigné Thierry Solère au civil. Il demande un euro de dommages et intérêts pour atteinte au droit au respect de sa vie privée. "J'ai fait mon travail dans cette affaire, et je ne me laisserai intimider par personne", a commenté Thierry Solère lors de l'émission "Questions d'info" sur LCP. La défense du député souligne notamment que ses déclarations au JDD sont "tout à fait anodines", qu'elles ont été diffusées par le journal, et que, selon elle, elles relèvent du droit d'informer le public.
Depuis sa mise en examen le 27 avril 2016 pour assassinats terroristes, Salah Abdeslam refuse de parler aux juges. Des zones d'ombre entourent encore le rôle exact du terroriste de 27 ans le soir du 13 novembre 2015 et durant les mois qui ont précédé les attentats parisiens. Ses avocats avaient renoncé à le défendre en octobre, convaincus "qu'il ne s'exprimerait pas".
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