Paris : nouvelle manifestation après le décès d'un Chinois tué par un policier

La tension était palpable devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris, mardi 28 mars dans la soirée. Plusieurs centaines de personnes s'y sont massées pour protester contre la mort d'un Chinois de 56 ans, tué par un policier dimanche 26 mars dans des circonstances qui demeurent encore floues.  Le 2e district de police judiciaire et l’IGPN ont été saisis pour tenter d'éclaircir les raisons du drame.

Shaoyo Liu, un père de famille chinois, a été atteint à son domicile, par le tir d'un policier alors qu'il agressait avec des ciseaux un autre agent, selon la police. Mais cette version est contestée par la famille de la victime, qui affirme que le quinquagénaire "n'a blessé personne" et que l'homme, qui se trouvait avec ses enfants, était "en train de tailler des poissons avec des ciseaux".

Il n'y a aucune raison de croire la police

Un manifestant

Aux cris de "police assassin" ou "injustice, injustice", les manifestants, la plupart issus de la communauté chinoise, étaient venus soutenir la famille de la victime et crier leur "colère", le poing levé face aux forces de l'ordre. Des banderoles avaient été déployées sur une petite place, des bougies et des fleurs déposées au sol. "La police nous tue chez nous. La police nous doit la vérité. Encore un mort pour rien. Police assassin. Faites justice", proclamait notamment une bannière rouge.

Plusieurs manifestants ont rapidement fait le lien avec des "bavures policières", à l'image de Frédéric. Pour l'homme de 58 ans, "il y a deux versions, celle de la police qui parle de légitime défense et celle de la famille qui dit que c'est un crime. Vu tout ce qui se passe, il n'y a aucune raison de croire la police". Nathalie Zhu, 24 ans, est tout aussi confuse et "demande une explication plus précise" car "les médias donnent deux versions opposées".

La veille, une manifestation au même endroit avait dégénéré. Trente-cinq personnes avaient été interpellées. Neuf d'entre elles se trouvent toujours en garde à vue, a précisé mardi soir la préfecture de police. Pékin a demandé mardi à la France de garantir "la sécurité et les droits" de ses ressortissants et "exigé" que Paris fasse "toute la lumière sur cette affaire".