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On a du pétrole, mais aucune idée sur l'avenir des prix

REPLAY - ÉDITO - Jusqu'à maintenant, c'est l'Arabie Saoudite qui faisait la pluie et le beau temps sur le marché pétrolier. Mais cela a changé.

Une raffinerie de pétrole au sud de Bassorah, en Irak
Crédit : AFP / Haidar Mohammed Ali
Martial You : On a du pétrole, mais aucune idée sur l'avenir des prix - Lenglet Co 1er novembre 2016
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On a du pétrole, mais aucune idée sur l'avenir des prix
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Martial You & Loïc Farge
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Les discussions se poursuivent au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour savoir si on réduit ou pas la production de pétrole brut dans les prochains mois. Il y a quelques semaines, on avait compris qu'il y aurait une baisse de la production. Ce qui a pour conséquence de faire remonter le prix du baril. Finalement, ce n'est plus si sûr. Car au sein de l'Opep, tout le monde n'a pas intérêt à baisser sa production. L'Iran notamment. Le pays vient juste de sortir de l'embargo en janvier. Inutile de vous dire qu'à Téhéran, on n'a pas envie de se restreindre à nouveau. Vous avez aussi des pays en guerre comme l'Irak ou le Nigéria qui ont besoin de l'argent des pétro-dollars pour financer leurs actions militaires.

Jusqu'à maintenant, c'est l'Arabie Saoudite qui faisait la pluie et le beau temps sur le marché pétrolier. Aujourd'hui elle ne peut plus agir toute seule, car l'Opep ne représente plus que 30% du marché et son influence baisse chaque année. Ryad est un peu prise à son propre piège. On est un peu revenu en 1986, ce qu'on avait appelé le "contre-choc pétrolier". À l'époque, on avait connu un afflux massif de pétrole à bas prix pour compenser le choc de 1974 et de 1979. Chaque fois que les pays pétroliers avaient besoin d'argent, ils baissaient la production (l'Arabie Saoudite essentiellement), les cours remontaient de quelques dollars et renflouaient les caisses des pays producteurs.

L'unité de l'Opep n'est plus aussi simple

Aujourd'hui, l'Arabie Saoudite aimerait bien refaire la même chose : baisser un peu la production pour faire remonter le prix du baril entre 50 et 60 dollars. Cela représenterait 10 dollars le baril. Mais 10 dollars, c'est environ 100 millions de recettes de plus par jour pour l'Arabie saoudite. Sauf que les temps ont changé. L'unité de l'Opep n'est plus aussi simple. Mais surtout, il y a de nouveaux acteurs et aussi la perspective de l'après-pétrole qui se profile.

En gros, toutes les économies essaient de réduire leur dépendance aux hydrocarbures. Y compris les pays du Golfe. Et là, vous avez un jeu subtile. Si les prix s'envolent, cela rend compétitifs le gaz de schiste, l'exploration en Arctique ou en Guyane par 6.000 mètres de profondeur et les sables bitumineux. En gros, les Shadocks ont besoin d'être riches pour creuser. Plus on est riche, plus on trouve du pétrole caché que l'on vend très cher, et plus on favorise la transition énergétique car l'automobiliste réduit sa consommation quand le pétrole est cher. Et tout ça affaiblit l'Opep.

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Mais si on maintient des prix bas, les pays producteurs, comme l'Algérie et le Vénézuela qui dépendent essentiellement du pétrole, s'enfoncent dans la crise. Cela affaiblit l'Opep. Finalement, la situation actuelle arrange un peu tout le monde, et c'est sans doute pour ça que rien ne va bouger à Vienne.

On oublie parfois de répercuter les baisses

En attendant, à la pompe, les prix sont en train de monter : 0,11 centime sur le sans-plomb et 0,29 centime sur le diesel la semaine dernière. Là, c'est un grand classique : on répercute beaucoup plus vite les hausses que les baisses. Parfois, on oublie même de répercuter les baisses. Surtout on revient de très loin, il ne faut pas l'oublier. Entre 2003 et 2013, le prix du baril avait été multiplié par cinq. En 2012, lors de la précédente présidentielle, une des propositions du candidat Hollande était le blocage des prix de l'essence. Le patron de Total disait que le litre d'essence allait atteindre 2 euros.

On est revenu à des niveaux plus supportables. Une moyenne de 50 dollars le baril qui risque de s'installer pour quelques années. Combien de temps ? Alors là. On a du pétrole, mais aucune idée sur l'avenir des prix.

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