Nicolas Chabanne : "40% de tout ce qui est produit en nourriture ne voit pas un estomac humain"

"Moins joli mais tout aussi exquis". Voici le slogan utilisé par le collectif Les Gueules Cassées. Après l'opération des "Fruits et Légumes moches", véritable déclic, l'association a étendu son label "Quoi ma gueule ?" à bon nombres de métiers de bouche comme les boulangers, charcutiers, bouchers ou confiseurs : "Tout le monde a une part de production un peu moins jolie mais parfaitement consommable", explique Nicolas Chabanne à l'initiative de cette opération. 

Les producteurs trouvent des débouchés nouveaux et le consommateurs trouvent des prix moins chers. Tout le monde est content.

Nicolas Chabanne, association Gueules Cassées

L'idée ? Lutter contre le gaspillage alimentaire. "40% de tout ce qui est produit en nourriture ne voit pas un estomac humain", rappelle le responsable des Gueules Cassées. Les légumes difformes, les saucisses plus petites, les pâtes à la couleur différente ou les chocolats écrasés pourraient trouver une place sur les étales des supermarchés. Si 30% des fruits et légumes n'arrivent pas dans l'assiette du consommateur, "entre 5 et 7 % de la production se retrouve sur le dos des charcutiers", révèle Nicolas Chabanne. 

Les Gueules Cassées ont mis la population face à un problème réel qu'est le gaspillage alimentaire. En France, 17 millions de tonnes de nourriture parfaitement consommable sont détruites chaque année. : "Le consommateur se réveille et se dit finalement 'pourquoi on m'a mis dans ses normes ?'", questionne-t-il. Surtout qu'en temps de crise économique, le consommateur s'y retrouve avec des prix 30% moins chers. Dès lors, "les producteurs trouvent des débouchés nouveaux et les consommateurs trouvent des prix moins chers. Tout le monde est content".