Le parquet a requis la mise en examen pour "enlèvement, séquestration et extorsion" de six personnes dimanche 30 octobre, pour leur implication présumée dans l'enlèvement de Jacqueline Veyrac lundi dernier, une riche hôtelière de la Côte d'Azur.
Le ministère public a requis leur placement en détention provisoire, ainsi que la mise en examen pour non empêchement de crime, et le placement sous contrôle judiciaire d'une septième personne, un détective privé qui aurait été informé du rapt mais n'aurait pas prévenu la police, a expliqué Jean-Michel Prêtre, le procureur de la République de Nice, lors d'une conférence de presse.
La millionnaire de 76 ans avait été enlevée près de chez elle lundi 24 octobre, avant d'être retrouvée dans une voiture deux jours plus tard. Les réquisitions du parquet semblent confirmer les premiers éléments de l'enquête, qui menaient vers plusieurs personnes de l'entourage de Jacqueline Veyrac. Parmi les six personnes suspectées d'enlèvement, un restaurateur italien, Giuseppe S. apparaît d'ores et déjà comme le commanditaire présumé du rapt. Installé à Nice, il avait géré, entre 2007 et 2009, le restaurant "La Réserve", sur le bord de mer de Nice, un établissement appartenant à la famille Veyrac.
En 2009, sa société avait été mise en liquidation et il en aurait, selon les éléments recueillis par les enquêteurs, conçu une rancœur tenace à l'égard de sa propriétaire : le rapt, au cours duquel une demande de rançon devait être formulée, aurait eu pour but de récupérer ainsi l'argent perdu à l'époque. Deux autres sont soupçonnés d'avoir pu participer à l'organisation elle-même du rapt : Luc G., dit "Tintin", ancien photographe de presse et paparazzi, aurait ainsi placé une balise sous le véhicule de Mme Veyrac pour la pister.
Un Anglais, ancien des forces spéciales britanniques qui vivait sans domicile fixe à Nice, aurait assuré des surveillances. Les autres mis en cause apparaissent comme des hommes de main qui auraient participé directement à l'enlèvement de Mme Veyrac lundi midi en plein coeur de Nice.
La justice devrait également tenter d'établir un lien avec une précédente tentative de rapt, en 2013 de l'hôtelière, dans des circonstances similaires, que Jacqueline Veyrac avait alors réussi à déjouer. Enlevée le 24 octobre alors qu'elle se rendait à son parking, situé derrière son domicile du quartier des Musiciens à Nice, l'hôtelière avait été retrouvée 48 heures plus tard, ligotée sur le plancher du véhicule utilitaire qui avait servi à son enlèvement.
Un habitant des collines niçoises avait remarqué que l'une des plaques d'immatriculation du véhicule garé près de chez lui s'était légèrement détachée et laissait apparaître une autre plaque. Il avait alors repéré la kidnappée et l'avait libérée avant de donner l'alerte. Après avoir passé 48 heures allongée et attachée avec des cordes dans ce véhicule, Jacqueline Veyrac n'avait toutefois pas subi de blessures apparentes, et avait donné immédiatement des indications précieuses aux enquêteurs sur ses ravisseurs.
Selon maître Sophie Jonquet, son avocate, l'hôtelière recouvre aujourd'hui ses esprits dans un lieu tenu secret au milieu des siens. D'autres pistes avaient initialement été envisagées par la justice, notamment celle d'un litige familial sur la succession paternelle, ou celle d'un conflit lié à une vente supposée du Grand Hôtel de Cannes, fleuron du patrimoine de cette famille niçoise vivant dans la plus grande discrétion.
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