En 2013, le site d’informations Médiapart affirme que Jérôme Cahuzac a possédé pendant plusieurs années un compte bancaire non déclaré en Suisse. Le chirurgien esthétique devenu ministre se retrouve au cœur d’un polar qu'aurait pu tourner Alain Corneau. C’est un enregistrement crachotant, capté fin 2000 sur un répondeur téléphonique, qui le trahit. "Ce qui m’embête c’est que j’ai toujours un compte à l’UBS, alors que je n’ai plus rien normalement", peut-on entendre sur celui-ci.
Lorsque l’info sort, Jérôme Cahuzac nie devant les députés : "Je n’ai jamais eu de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant". Deux mois plus tard, le ministre est invité sur RTL et on lui demande si c’est sa voix que l’on entend sur l’enregistrement. Réponse de l’intéressé : "Elle n’est pas la mienne, car elle ne peut pas être la mienne puisque je n’ai pas et n’ai jamais eu le compte qu’on m’accuse d’avoir détenu. La justice est en train d’enquêter, vous me voyez inquiet ?".
Croyez bien que j’ai été blessé, heurté, meurtri même, par ce qui s’est produit
François Hollande
La justice effectivement enquête sur le compte secret au 600.000 euros. La rumeur se change en traque inexorable, même la libération de Florence Cassez après 7 ans de prison au Mexique ne parvient pas à perturber le feuilleton. Le ministre était le chevalier blanc de l’anticorruption. Alors monsieur antifraude ne serait-il qu’un vulgaire tricheur ?
Les résultats tombent finalement : l’enregistrement n’était pas truqué. La mise en examen suit et avec elle, la confirmation d’un effarant mensonge d’État. Une trahison que même François Hollande a du mal à encaisser. "Croyez bien que j’ai été blessé, heurté, meurtri même, par ce qui s’est produit", déclare le chef d’État. L’ancien ministre disparaît alors du paysage, introuvable dans son fief de Villeneuve-sur-Lot où le médecin avait bâti sa carrière politique.
Jérôme Cahuzac se change alors en personnage balzacien qui aurait escaladé les marches du pouvoir jusqu’à l’étourdissement, quitte à mentir au Président en personne. "J’ai menti, je le regrette amèrement", confie-t-il. Une route jonchée d’épines dont il ne discerne pas encore le bout confit-il à Jean-Michel Aphatie sur RTL. "Vous savez, la vérité rend libre. Je souhaite payer ma dette. Ce n’est pas encore le cas aujourd’hui", expliquait-il lors de l’interview.
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