Jérôme Cahuzac est-il victime d'acharnement ?

Le procès de Jérôme Cahuzac a commencé lundi 8 février. L'ancien ministre du Budget est jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour fraude fiscale et blanchiment. Son arrivée au tribunal correctionnel de Paris était tout particulièrement attendue par la presse venue en grand nombre pour récolter les réactions d'un Jérôme Cahuzac resté très discret ces derniers mois. Face à la meute de journalistes agglutinée autour de lui, il s'est montré pour le moins tendu, n'hésitant pas à malmener les reporters sur son chemin.

"Il a été condamné, il a déjà payé une amende, il a été viré du gouvernement", s'emporte d'emblée Élizabeth Lévy devant la médiatisation de l'ouverture du procès de Jérôme Cahuzac. La rédactrice en chef du Causeur s'indigne devant l'attraction des journalistes pour un "homme à terre" : "ça ne vous arrive jamais d'avoir un peu de compassion devant un type comme ça devant une meute ; moi je vous assure, ça me révolte."

Un retour de bâton pour l'ancien gendarme de Bercy

"Ce que décrit Élizabeth, cette espèce de haine déversée comme ça, c'est à la hauteur d'une grande déception", enchaîne Didier Pourquery. Une déception qui pourrait être d'autant plus sensible que "de telles affaires pourraient se reproduire", poursuit l'ancien rédacteur en chef du Monde et de Libération.

L'aplomb et l'assurance dont faisait preuve Jérôme Cahuzac lorsqu'il occupait le rôle de grand gendarme de la fraude fiscale à Bercy expliquent l'acharnement dont il est victime aujourd'hui pour Guillaume Perrault. "Quand on se conduit comme ça, il est inévitable qu'il y ait des conséquences", pointe le journaliste du Figaro. Nicolas Domenach ne s'émeut pas devant le sort réservé à Jérôme Cahuzac : "C'est quand même une chose plutôt saine pour une démocratie".