Les médecins français avouent ne pas tout dire à leurs patients

Toutes les vérités ne sont parfois pas forcément bonnes à dire. C'est un constat qui se vérifie avec les médecins de l'Hexagone. Une étude conduite par le site d'information médicale Medscape montre que les relations avec leurs patients mènent dans de nombreux cas les praticiens à relativiser ou présenter plus favorablement les risques d'une intervention ou d'une traitement thérapeutique en vue d'obtenir leur accord et leur confiance.

Les médecins américains bien plus directs dans leurs diagnostics

L'enquête a été menée auprès de praticiens de 49 pays. Plus de 21.500 réponses ont été reçues, dont une majorité provenant de médecins des États-Unis. Parmi eux, seulement 10% avouent cacher une partie de la vérité à leurs patients. La raison est simple : la culture américaine a horreur du mensonge, à l'image du "délit de parjure" spécifique au droit anglo-saxon, qui fait peser la menace de procédures judiciaires en cas de diagnostics partiellement "arrangés".

La vérité crue peut être néfaste

Côté français, la pratique est plus commune, malgré la loi Kouchner qui pose depuis 2002 le principe de transparence vis-à-vis des malades comme une règle. Cette mesure prise dans le but d'éviter la prolifération des procès entre patients et médecins et qui dispose que "toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé" n'empêche pas dans la pratique que le devoir de vérité cède souvent devant la psychologie. Près de la moitié des médecins ont en effet avoué effectuer de petits "arrangements" avec les diagnostics rendus aux patients.