C'est un chiffre qui interpelle, et qui inquiète même toute une profession.
Depuis le début de cette année 2017, un tiers des sociétés
agroalimentaires placées en liquidation ou en redressement judiciaire sont des
boulangeries-pâtisseries. "Métiers en voie de disparition", se demande ce matin
le journal Les Échos. En 4 ans, ce sont près de 5.000 boutiques qui ont
défailli. Essentiellement des petites boulangeries indépendantes et jeunes.
Première explication, beaucoup n'ont pas les reins assez solides pour faire face
au trou d'air quand l'activité se rétracte. "Un bon boulanger, c'est aussi un
bon gérant d'entreprise et certains l'ont oublié", dit la confédération
nationale. Car il faut savoir s'adapter au marché qui décline, les Français
mangent moins de pain, 120g par jour, soit 30g de moins qu'en 2003 mais surtout
3 fois moins qu'en 1950 ! Et la baguette a du plomb dans l'aile, concurrencée
par les pains bio, sans gluten ou aux graines. Malheur aux boulangers qui n'a
pas diversifié son pain.
Et dans cette course-là, ce sont les boulangeries industrielles et les
chaînes qui l'emportent, la Mie Câline, Marie Blachère, Boulangerie Louise.
Elles représentent aujourd'hui près de 45% du marché français et se
multiplient dans les villes moyennes, comme des petits pains... Les nuages eux
aussi s'accumulent dans le ciel des petits artisans, le prix du beurre qui a
doublé en un an est en train de mettre en difficulté des centaines de
boulangeries dans une quasi-indifférence. "Les artisans boulangers bousculés par
l'industrie", c'est à lire dans Les Échos ce matin.
Dans la presse aussi ce matin, Macron 1-Poutine 0. On a eu beau chercher, on
n'a pas trouvé dans la presse ce matin un article critiquant la façon dont
Emmanuel Macron a accueilli et parlé avec Vladimir Poutine à Versailles hier. La
rencontre fait la une dans le monde entier : leur poignée de main en une du
Franckfurter Allgemeine en Allemagne, portrait aussi en une du Wall Street
Journal et du Financial Times. En France, la palme revient au site de
L'Obs qui titre sur "l'étonnante performance d'Emmanuel Macron face à Vladimir
Poutine". "Le président français a tendu la main à son homologue russe et en
même temps lui a dit ses quatre vérités à la face du monde", écrit L'Obs.
"Qui aurait imaginé qu'à peine élu, Macron irait si vite et si loin avec le
maître du Kremlin. Ce qu'on retiendra de cet impromptu de Versailles, c'est la
splendeur du cadre et la majesté du moment", s'émerveille Guillaume Tabard dans
Le Figaro. Il y avait comme "un air de dégel" flottant sous les ors du château
de Versailles, à en croire Libération qui constate tout de même l'absence
d'"avancées fracassantes". "Le président français a d'évidence apprivoisé le
plus glacial des chefs d'État", renchérit Alain Dusart dans L'Est républicain.
"Si Emmanuel Macron a mis les petits plats dans les grands pour recevoir
Poutine, il n'a pas lésiné sur la sauce piquante", ironise Hervé Favre de la
Voix du Nord.
Mais il y a du pain sur la planche, il reste maintenant "à transformer
l'essai et que ces belles paroles ne soient pas balayées à la première
difficulté" ou à la première pression russe, insiste Olivier Pirot dans La
Nouvelle République du Centre-Ouest. Cela dit, Emmanuel Macron ne s'est pas
fait que des copains. Sur le site de Russia Today France, média financé par le
Kremlin et mis en cause justement hier par Emmanuel Macron, édito cinglant de la rédactrice en chef ce matin : "En qualifiant de fausse information toute
information avec laquelle il ne se montre pas d’accord, le président Macron,
écrit elle, pose les bases d’un dangereux précédent qui menace à la fois la
liberté d’expression et le journalisme dans son ensemble."
Sur d'autres sujets, Emmanuel Macron et sa transparence ne sont pas
épargnés. "La moralisation, c'est pour quoi ?", se demande en une Le
Parisien-Aujourd'hui en France, qui révèle cette nouvelle enquête préliminaire
ouverte le 22 mars par le parquet de Paris visant 19 eurodéputés dont Marielle
de Sarnez, nouvelle ministre des Affaires européennes. Une fausse note qui
s'ajoute à celle de Richard Ferrand, empêtré dans son affaire immobilière.
Du pain sur la planche aussi pour Notre-Dame de Paris. "Le monument le plus
visité de Paris tombe en décrépitude, nous dit ce matin Le Figaro dans ses pages cultures. La pollution ronge ses pierres, des gargouilles ont perdu leur tête, au moins trois arcs-boutants qui sous-tendent l’édifice sont au bord de
l’explosion." La restauration de la flèche nécessiterait 6 à 10 millions
d’euros, celle du chevet et du chœur une trentaine, et la seule sacristie une
dizaine. Sauf que les quêtes et les dons ne permettent de récolter que 5
millions par an, et l'État verse 2 millions annuels à l'entretien du bâtiment.
On est loin du compte.
Alors pour sauver Notre-Dame, une vaste opération vient d'être lancée pour
inciter les mécènes américains à financer sa restauration. "Il n’est pas usuel,
pour un curé, d’aller faire la 'danse du ventre' devant des entreprises et des
mécènes, encore moins en dehors des frontières", note Le Figaro. Mais
l’archevêque de Notre-Dame s’est laissé convaincre que le jeu en valait la
chandelle. Pourquoi l'Amérique ? Parce que les Américains ont encore en tête
les images de GI roulant dans des Jeeps sur le parvis de Notre-Dame, en 1944. Il
y a aussi les centaines de milliers d'Américains qui visitent Notre-Dame chaque
année, et la comédie musicale de Luc Plamondon est jouée à Las Vegas. Et puis la
philanthropie américaine légendaire. N'est-ce pas la famille Rockfeller qui a
volé au secours de la cathédrale de Reims en 1924. Une grande tournée sera donc
lancée à travers les États-Unis l'année prochaine pour mobiliser les bonnes
âmes. Qui sait, on assistera peut-être à la multiplication des pains. Ça
pourrait aussi intéresser les boulangers, autre monument de notre patrimoine, à
qui on dit plutôt en ce moment "aide-toi, le ciel t'aidera".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte