Jour crucial ce mardi 24 janvier pour les salariés du groupe Vivarte. Un plan de restructuration devrait être annoncé, et les salariés redoutent jusqu'à 2.000 suppressions de postes sur les 17.000 que compte le groupe. Une décision qui peut surprendre quand on sait que Vivarte a touché près de 45 milions d'euros grâce au Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).
"Je comprends que l'on puisse être choqué par la situation chez Vivarte", avoue Laurent Vronski, vice-président de "Croissance plus" et directeur général d'Ervor, qui fabrique des compresseurs d'air en France. Lui n'a bénéficié que de 40.000 euros pour son entreprise. "C'est très peu, mais nous avons tout dépensé en augmentant nos collaborateurs et en investissant", explique l'entrepreneur.
Les entreprises l'ont utilisé pour augmenter leur marge et se désendetter
Henri Sterdyniak, économiste
Si Laurent Vronski a utilisé l'argent pour augmenter ses salariés, ce n'est pas vraiment le cas de toutes les entreprises, loin de là. "Une étude nous dit qu'en moyenne, les entreprises n'ont pas augmenté leurs salariés avec le CICE, au contraire, on a assisté à une période de stagnation des salaires", affirme Henri Sterdyniak, économiste à l'OFCE. Il poursuit, "d'autres études commandées par France Stratégies disent que le CICE n'a pas été utilisé pour l'emploi ou l'investissement, les entreprises l'ont utilisé pour augmenter leur marge et se désendetter".
Au final, il n'y a pas eu de réel effet favorable sur les embauches, selon l'économiste, et "c'est décevant". Pour Laurent Vronski, si le CICE n'a pas fait ses preuves c'est parce que c'est "une mesure extrêmement compliquée, très mal ciblée, qui s'adresse à toutes les entreprises. Par exemple, les entreprises comme les nôtres que l'on a envie de faire prospérer et de développer à l'export, n'ont eu que 40.000 euros pour 45 salariés. Cela ne suffit pas", estime-t-il. Un avis partagé par l'économiste. "Il y a eu un choix disant on aide toutes les entreprises, alors qu'il aurait fallu aider les entreprises qui se battent sur les marchés extérieurs", pour Henri Sterdyniak.
À la place de cette mesure "incompréhensible", Laurent Vronski aurait préféré un système plus simple : baisser l'impôt pour toutes les sociétés et baisser la fiscalité entre le chiffre d'affaires et le résultat, "pour que tout le monde en bénéficie".
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