La France en fait-elle assez contre la grippe?
REPLAY - Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF et Bruno Lina, professeur de virologie, ont commenté les mesures prises par la France pour faire face à la grippe.
L'épidémie de grippe hivernale, qui a déjà touché plus de 2,5 millions de personnes, a été particulièrement meurtrière cette année. La mortalité liée à cette maladie a en effet augmenté de 16%, selon l'Institut de veille sanitaire (InVs).
Elle pourrait même faire plus de 5.000 victimes, soit la plus forte hécatombe hivernale depuis cinq ans. De plus, le nombre d'hospitalisations continue de croître, notamment chez les plus de 65 ans.
Pour faire face à cet afflux de patients dans les hôpitaux, la ministre de la Santé Marisol Touraine a mis en place le plan sanitaire Orsam, permettant de rouvrir des lits d'hôpital ou de déprogrammer des opérations non urgentes.
Le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), Christophe Prudhomme, estime que le problème n'est pas lié à la grippe elle-même. Il est plutôt question de la désorganisation totale du système de santé. En effet, celui-ci est incapable de répondre à des besoins qui sont notamment prévisibles. Les gens viennent aux urgences par défaut car il est impossible de trouver des médecins disponibles.
Aujourd'hui, on a besoin de plus de généralistes qui travaillent dans de meilleures conditions pour mieux traiter la grippe.
Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF)
De son côté, le professeur de virologie et directeur du Centre national de référence sur la grippe, Bruno Lina, pense que la mesure à prendre pour traiter la maladie concerne plutôt les vaccins. La situation de cet hiver est effectivement un peu plus compliquée avec une épidémie de grande ampleur. Il faudrait alors un vaccin plus efficace et plus adapté à la nature du virus pour éviter d'avoir une mortalité plus importante.
On est dans un contexte où il y a de moins en moins de gens vaccinés. De plus, on utilise un vaccin qui a perdu une partie de son efficacité.
Bruno Lina, professeur de virologie et directeur du Centre national de référence sur la grippe
