On connaissait l’inflation et la déflation. Et voilà qu'on découvre la "Trumpflation". C’est le nouveau mot à la mode chez les économistes, qui sont friands de barbarismes. C’est évidemment fabriqué à partir du nom du nouveau président américain, Donald Trump, et de sa politique économique. Son programme en la matière, pour autant qu’on puisse le savoir car il est resté assez nébuleux, c’est une forte baisse d’impôts, à la fois pour les particuliers et les sociétés, et un grand programme de dépenses publiques, en particulier dans les infrastructures.
Tout cela devrait faire plus de croissance aux États-Unis. Et plus de croissance, c'est en principe plus d’inflation. Du coup, depuis quelques jours, le prix du crédit des emprunts, dans tous les pays du monde, est fortement remonté. Parce que ceux qui prêtent - les investisseurs qui placent leur argent - redoutent l’érosion monétaire. Ils prêtent donc désormais à un taux d’intérêt plus élevé.
En France, l’élection de Trump a fait doubler le taux d’intérêt de la dette publique française en quelques jours. On est passé de 0,4% par an pour un emprunt d’État à dix ans à 0,8%. En réalité, le mouvement était amorcé depuis déjà quelques semaines. Après une très très longue baisse des taux d’intérêt dans le monde, absolument sans précédent dans l’Histoire, le mouvement commençait à s’inverser. Au point que dans les statistiques du mois de novembre, on voit nos taux de crédit immobilier, en France, qui recommencent à monter un tout petit peu. Ils pourraient prendre, selon les courtiers, 0,2 à 0,4% d’ici la fin de l’année. L’arrivée de Trump cristallise une tendance qui était déjà à l’œuvre.
Ce n'est pas terrible pour la croissance si cela coûte plus cher de s’endetter. Le problème c’est que l’économie mondiale est aujourd'hui artificiellement soutenue par la dette. Il y aurait, selon le FMI, 150.000 milliards de dettes accumulées.Cela fait deux fois le PIB mondial. Un stock sans précédent, qui s’explique en partie par l’héritage de la crise et ses conséquences dans les années qui suivirent. Il y en a partout de la dette : en Europe, bien sûr, mais aussi aux États-Unis et dans les marchés émergents.
Si les taux d’intérêt montent, le prix de la dette augmente, ce qui fait monter les charges des États et des entreprises qui ont fait des emprunts. On va probablement se rendre compte que la baisse tout à fait inhabituelle des taux d’intérêt a eu des effets pervers, parce qu’elle a incité certains à prendre bien trop de risques. Ceux-là même, États ou entreprises, qui se trouvent en difficulté lorsque le coût du crédit augmente. Comme le dit Warren Buffet, l’un des grands investisseurs américains, "c’est quand la marée se retire qu’on voit qui nageait sans maillot de bain".
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