En matière de politique économique, Donald Trump a prévenu : il sera protectionniste. Les États-Unis sont notre deuxième client au monde, derrière l'Allemagne. Nous leur avons vendu pour 32 milliards d'euros de biens divers l'année dernière. C'est un montant en hausse de 15% par rapport à l'année précédente. C'est donc un client dynamique.
Nos exportations outre-Atlantique sont pour près deux-tiers des biens industriels et du matériel de transport, en particulier dans l'aéronautique, avec les ventes d'Airbus. L'avionneur a vu sa part de marché américain monter à 40% tout récemment, en grande partie grâce à l'installation d'une usine dans l'Alabama, ouverte l'année dernière.
On leur vend aussi des médicaments, et surtout des produits de notre industrie agro-alimentaire, qui ont compté pour plus de 3 milliards d'euros l'année dernière. Tous les fleurons de notre art de vivre se vendent aux États-Unis, en particulier là où le niveau de vie est le plus élevé, à New York et en Californie.
Ainsi le groupe familial Bel exporte la Vache qui rit et le Boursin. Michel et Augustin vendent leurs biscuits chez Starbucks. Bonduelle est l'un des leaders des légumes surgelés. Perrier expédie chaque année 450 millions de bouteilles d'eau gazeuse à partir du port de Fos-sur-Mer.
Il y a bien sûr les fabricants d'alcools et de spiritueux, pour qui l'Amérique est un marché clé. Ces ventes ont bondi de 28% en 2015, avec deux stars : le Cognac et le vin rosé, que les Américains découvrent. Pas moins de 50.000 caisses de rosé ont été vendues l'année dernière (en hausse de 80%).
Pour les Américains, la France est en excédent avec eux de 15 milliards d'euros
François Lenglet
Les ennemis commerciaux désignés de la future administration, ce sont le Mexique et la Chine. L'Europe n'arrive que bien derrière. Mais il faut s'attendre à des conflits commerciaux ponctuels, ou à ce que certains exportateurs se voient imposer de construire une usine sur place. Pour être franc, il y a déjà des tracas réguliers. L'exportation de fromage est ainsi particulièrement compliquée. Ils doivent être testés par l'administration, et ça peut prendre deux à trois mois. Vous imaginez l'état du fromage an bout de tout ce temps.
Il y a déjà eu des conflits commerciaux épiques. La bataille du jambon a, par exemple, duré des années. La guerre de l'acier, où les Américains nous ont reproché de faire du dumping, a connu aussi quelques épisodes.
On leur achète pour 35 milliards par an. Comme nous leur vendons pour 32, ça fait du déficit pour nous. Mais ce qui est cocasse, c'est que les Américains n'arrivent pas du tout au même chiffre. Pour eux, nous sommes en excédent avec eux de 15 milliards d'euros. Cela arrive souvent pour les chiffres du commerce. Car tout dépend ce que vous comptez. Si, par exemple, on exporte un Airbus à partir de la France, alors que ses morceaux sont fabriqué dans quatre pays, on peut soit attribuer la totalité de l'avion à la France, soit faire la décomposition.
De plus, une production faite aux États-Unis intègre souvent des composants venus de France. Cela peut suffire pour comptabiliser le produit comme "made in France", alors qu'il est assemblé sur le sol américain. Tout ça pour dire que le solde commercial est aussi un chiffre politique, et qu'il va peut-être le devenir encore davantage aux États-Unis.
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