L’Europe a décidé, lundi 14 novembre, de porter des droits de douane jusqu'à 81% sur les aciers importés de Chine. L’exécutif européen considère que le prix de ces pièces est artificiellement bas. Autrement dit que les Chinois vendent à perte et qu’ils pratiquent donc une concurrence déloyale. Tout cela intervient à quelques jours d’une décision capitale pour le commerce entre les deux zones. L’Europe doit dire, avant le 11 décembre, si elle accorde le statut d’économie de marché à la Chine, ce qui lui permettrait d’exporter plus facilement chez nous.
Ce statut relève d'une affaire très étrange. Quand la Chine est rentrée à l’OMC, il y a quinze ans, elle a obtenu une promesse vague, de fin de banquet, pour être considérée comme une économie de marché quinze ans plus tard. La conséquence concrète, ça serait un nouvel abaissement des barrières douanières, avec le régime que s’applique les économies développées entre elles, qui respectent toutes à peu près les mêmes règles.
Très rapidement, les États-Unis, le Japon et tous les autres grands partenaires commerciaux ont laissé entendre à la Chine qu’elle n’avait rien à espérer, que ce statut ne leur serait pas accordé. Tous, sauf l’Europe qui, aiguillonnée par l’Allemagne et la Commission, a multiplié les garanties, de façon un peu naïve, dans l’espoir de profiter davantage du marché chinois, qui est évidemment très important pour les constructeurs automobiles allemands en particulier.
L’opposition à cette affaire monte. Le Parlement européen a voté contre au printemps dernier, même s’il n’a pas formellement la capacité de décider. Lundi, c’est Alain Juppé, au micro de RTL, qui se déclarait contre ce changement de régime du tarif douanier. L’Allemagne elle-même est engagée dans un bras de fer avec la Chine, après une vague de rachats d’entreprises par l’empire du Milieu. La Commission a aussi complètement changé de ton, en s’adaptant au climat protectionniste qui prévaut désormais un peu partout.
Mais la Chine est-elle vraiment un partenaire déloyal ? Sur certains produits, c’est indiscutable. L’acier, par exemple, où les surcapacités sont telles en Chine - on a construit massivement des aciéries - que les producteurs écoulent leur surplus sur le marché mondial à prix cassés, ce qui déstabilise tous les autres.
Ça a été exactement la même chose sur les panneaux solaires, où la Chine a littéralement essoré toute la filière de production mondiale. Le danger est d’autant plus grand que le yuan, la monnaie chinoise, est engagé dans une nouvelle dévaluation, qui va rendre les produits fabriqués là-bas encore moins chers.
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