53.000 demandes d'hébergement d'urgence n'ont pas abouti au mois de décembre 2016. Derrière ce chiffre colossal se cachent des hommes ou des femmes seuls mais aussi des couples ou encore des familles. C'est la Fédération nationale des acteurs de la solidarité (Fnars) qui, après avoir compilé les statistiques des appels au Samu social (115) dans 45 départements hors Paris, a relevé cette dramatique réalité.
Mais pourquoi plus d'une demande sur deux n'aboutit-elle pas ? "Il y a plusieurs raisons mais la principale, c'est l'absence de places, explique Florian Guéguin, directeur général de la Fnars à RTL.fr. Soit la place n'est pas adaptée au public qui en fait la demande (familles, homme ou femme seul(e)...), soit il n'y a tout simplement pas de place disponible". Christine Laconde, directrice générale du Samu Social, précise à RTL.fr qu'il y a également le problème de saturation : "Les personnes restent trop longtemps dans les hébergements d'urgence faute d'accessibilité à un vrai logement et beaucoup d'autres sont en attente de régularisation". Dans le même temps, note Christine Laconde, la demande ne cesse d'augmenter : "On est confronté à des crises qui précipitent dans la précarité un très grand nombre". Crise économique, migratoire et celle du logement.
Dans le même temps, la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, a estimé dans les colonnes du Parisien/Aujourd'hui en France vendredi 6 janvier que "si tous les hivers sont difficiles, celui-là n'est pas plus difficile que les autres". Affirmation qui vient se heurter à celle de Florian Guéguin, de la Fnars, qui estime pour sa part que cet hiver est "l'un des hivers les plus difficiles sur le front de l'hébergement".
Sans vouloir pour autant entrer dans cette bataille Christine Laconde, qui parle au nom du Samu social de Paris sur cette question, atteste que l'entrée dans l'hiver a été "cataclysmique" : "On a eu une entrée dans l'hiver particulièrement difficile en particulier pour héberger des familles, à Paris", indique-t-elle. 500 à 700 personnes en famille ont attendu quotidiennement une place dans un hébergement d'urgence. "La situation n'avait jamais été aussi grave", déplore-t-elle.
La question de l'action des pouvoirs publics est centrale dans la lutte contre l'exclusion. "On continue d'attendre que les personnes soient en danger et que les températures chutent pour protéger les personnes", a dénoncé Florian Guéguin lors d'une conférence de presse le 4 janvier dernier, pointant une "gestion saisonnière de l'hébergement" de la part de l'État. Le ministère du Logement affirmait de son côté fin décembre 2016 être "sorti de cette gestion saisonnière", observant que depuis 2012 le stock de places d'hébergement pérennes était passé de 82.000 à 120.000, outre 7.000 places en hébergement d'urgence.
Pour Christine Laconde, "les efforts sont là mais ils sont insuffisants pour répondre à l'ensemble de la demande". Si elle affirme remarquer une pérennisation d'une partie des logements à la sortie de l'hiver et ce "depuis quelques années", l'État n'est selon elle "sorti que partiellement de cette gestion au thermomètre".
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