En Guyane, les annonces du gouvernement ne suffisent pas. Le collectif qui porte le mouvement social en cours depuis deux semaines a réclamé, lors des négociations avec la ministre des Outre-Mer, un "nouveau statut" pour leur territoire. Ce collectif "Pou La Gwiyann dékolé", regroupant l'ensemble des mouvements contestataires, souhaite entamer des discussions avec François Hollande et le gouvernement en métropole "afin d'ouvrir un débat clair, transparent, visant à doter notre pays, trop éloigné des centres de décisions hexagonaux, d'un statut particulier pour la Guyane", a déclaré le 1er avril au soir l'un des membres du collectif, Davy Rimane, depuis la préfecture de Cayenne, alors que les négociations avec Ericka Bareigts se poursuivaient. Selon l'homme, le lien "trop centralisé et vertical avec Paris", empêche la Guyane "d'avancer". "Avec un autre système, on pourrait décider nous-mêmes de ce qui est bon pour nous", plutôt que de "demander des autorisations pour tout" en métropole, a expliqué Davy Rimane.
Les négociations entre Mathias Fekl, Ericka Bareigts, et les élus locaux du territoire doivent reprendre dimanche à 16 heures. Pour l'instant, le gouvernement a annoncé une enveloppe de plus d'un milliard d'euros afin de construire notamment un tribunal de grande instance, un centre pénitentiaire, mais aussi plusieurs lycées et collèges et de rénover l'hôpital de Cayenne. Mais pour la population locale, cela reste insuffisant devant une crise qui touche tous les secteurs de la société. Cette question d'un statut particulier pour la Guyane était incluse dans les 428 revendications présentées le 30 mars devant Matthias Fekl et Ericka Bareigts. Pour l'instant, le gouvernement refuse d'envisager cette possibilité, en raison notamment du rejet de la consultation de 2010.
En janvier 2010, les électeurs de Guyane avaient en effet refusé l'autonomie accrue de leur département, proposée lors d'un référendum organisé déjà à la demande des élus locaux. "Mais cette crise [actuelle] est l'expression de l'échec de ce référendum, a observé Gauthier Horth, un autre membre du collectif. Car le cadre réglementaire n'est pas du tout en adéquation avec la réalité guyanaise." Et cet entrepreneur de citer l'exemple de piroguiers qui, lorsqu'ils travaillent pour la fonction publique, sont employés comme "chauffeurs automobiles", tout simplement car le métier de piroguier "n'existe pas" dans la nomenclature hexagonale. "L'État exerce ses pouvoirs régaliens sans se soucier d'efficacité", a dénoncé Gauthier Horth.
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