Dans la ville de Marseille, les citoyens décident de reprendre la parole. Plus particulièrement Charlotte Magri, enseignante dans les quartiers nord de la ville et ce qu'on appelle "lanceuse d'alerte". Elle a en effet décider de se mobiliser et a interpellé la ministre de l'Éducation Nationale Najat Vallaud-Belkacem, pour dénoncer les états désastreux de son école. Pour se faire, l'enseignante était armée d'une lettre ouverte ainsi qu'une pétition, signée par plus de 17.000 personnes.
Charlotte Magri s'est certes mobilisée dans l'intérêt de tous, mais il s'agissait dans un premier temps d'une "démarche de survie personnelle". "Je ne supportais plus ce que je devais imposer à mes élèves", explique-t-elle. Après quelques années de carrière, la jeune femme de 35 ans a pu constater dans le professorat, qu'adhérer à un syndicat ou s'investir dans un collectif militant "débouche rarement sur des actions politiques concrètes".
L'enseignante ajoute que son action individuelle a pour objectif de dire les choses, espérant un impact plus conséquent. "Les contextes dans lesquels les enseignants se retrouvent à Marseille sont devenus une norme acceptable. Je me suis dit qu'une démarche individuelle citoyenne et signée, pouvait avoir plus de résonance symbolique".
La réussite n'est pas encore acquise selon Charlotte Magri. "Pour l'instant, il y a eu quelques travaux dans les écoles les plus médiatisées". Mais les problèmes les plus urgents tels que l'amiante ou l'insalubrité des écoles sont à prendre en considération. L'enseignante informe que le 4 février 2016, la ministre de l'Éducation Nationale et la ministre de la ville ont donné un mois au préfet ainsi qu'au recteur d'académie, pour faire un état des lieux précis. Rendez-vous donc au 4 mars prochain.
La jeune femme incite les Français à prendre position et à se faire entendre. Selon elle, il est temps que les citoyens prennent chacun à leur manière leurs responsabilités, dans une démocratie où les citoyens ne se reconnaissent plus. "Collectivement, nous n’avons plus confiance ni dans nos partis politiques, ni dans nos élus, ni dans nos syndicats, ni dans nos médias". Or, l'enseignante avertit les citoyens français sur l'abandon des responsabilités collectives.
Ces questions doivent certes être traitées politiquement mais Charlotte Magri dénonce également un "problème médiatique". "Tous les dysfonctionnements politiques profonds chroniques de notre société sont des mouvements de fond, pas nécessairement visibles en tant qu’actualité. Or, si vous n'êtes pas écouté et relayé par les médias, il n'y a aucune action politique", explique-t-elle.
L'enseignante rappelle que sa lettre envoyée le 30 novembre dernier, n'avait suscité aucune réaction. Jusqu'au jour où le journal Libération a décidé d'aborder le sujet. Pour Charlotte Magri, le combat est loin d'être terminé, "je serais fière le jour où je saurais que les élèves ne respirent pas d'amiante tous les jours", conclut-elle.
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