"Apprécier un artiste ne signifie pas taire ses crimes !", lance une manifestante devant la Cinémathèque à Paris. Comme quelques dizaines de personnes, elle a répondu à l'appel d'associations féministes, en protestant lundi 30 octobre contre la rétrospective consacrée à Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles.
Le réalisateur franco-polonais de 84 ans est venu présenter son dernier film présenté au Festival de Cannes lors d'une soirée privée lançant cette rétrospective de son oeuvre. Un événement prévu depuis plusieurs mois et qui a suscité l'indignation de plusieurs organisations féministes, après l'affaire Weinstein et les révélations sur le harcèlement sexuel subi par de nombreuses femmes sur les réseaux sociaux.
Torse nu, deux Femen ont également fait irruption dans la Cinémathèque, scandant "pas d'honneur pour les violeurs" au passage du réalisateur. Les deux femmes, portant sur le corps l'inscription "Very Important Pedocriminal", ont été rapidement évacuées du bâtiment.
Le temps du silence est terminé, on va les chasser
Inna Shevchenko, membre des Femen
"Le temps du silence est terminé, on va les chasser, la peur et la honte doivent changer de camp", a déclaré Inna Shevchenko, figure majeure du mouvement Femen, dénonçant "une certaine arrogance et violence de la Cinémathèque" d'avoir maintenu cet hommage.
"Si violer est un art, donnez à Polanski tous les César", pouvait-on lire aussi sur les banderoles s'affichant devant l'institution culturelle, tandis que des manifestants scandaient "Assez de ceux qui veulent protéger les agresseurs". Sous la pression de féministes, Roman Polanski avait dû en début d'année renoncer à présider la cérémonie des César, décernés chaque année en France par les professionnels du cinéma.
Malgré les protestations et une pétition ayant recueilli plus de 27.000 signatures, la Cinémathèque a refusé de plier, vantant "sa tradition d'indépendance" tandis que la ministre de la Culture Françoise Nyssen s'était refusée à condamner l'oeuvre du réalisateur multirécompensé de Rosemary's baby et du Pianiste, film qui lui avait valu une Palme d'or et le premier Oscar de sa carrière.
"Il s'agit d'une oeuvre, il ne s'agit pas d'un homme, je n'ai pas à condamner une oeuvre", avait-elle déclaré vendredi.
Montant sur scène aux côtés de son épouse Emmanuelle Seigner, qui tient un des deux rôles importants du film, Roman Polanski a été chaleureusement applaudi par le public, certains lui réservant même une ovation debout.
Il s'est livré à un éloge du numérique qui permet aux films de se "perpétuer", contrairement à une époque "on pouvait brûler (les films) comme Hitler brûlait les livres".
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