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Dépression, tendances suicidaires...Fallait-il lever le secret médical d'Andreas Lubitz ?

ÉCLAIRAGE - Au fil des révélations sur l'état psychiatrique d'Andreas Lubitz, certains se demandent s'il fallait alerter son employeur au risque de briser l'obligation de secret médical.

Andreas Lubitz a un temps été traité au centre hospitalier universitaire de Düsseldorf, en Allemagne
Crédit : AFP
Benjamin Hue & Odile Pouget & AFP
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Il n'aurait pas dû se retrouver dans le cockpit de l'A320 en raison d'un arrêt de travail qu'il avait gardé secret. Andreas Lubitz, le copilote de l'Airbus A320 qui s'est écrasé dans les Alpes-de-Haute-Provence avec 150 personnes à son bord, était sujet à de multiples troubles psychologiques et psychiatriques. Dépression, déficience visuelle, tendances suicidaires... Le dossier médical du jeune allemand de 28 ans s'alourdit au fil des révélations des enquêteurs. Dernière illustration ce lundi 30 mars. Le parquet allemand a indiqué qu'Andreas Lubitz avait consulté des spécialistes de neurologie et de psychiatrie et suivi des traitements pour des tendances suicidaires dans son passé. 

L'Allemagne s'interroge

Un état de santé psychique qui pose la question du suivi des pilotes. Protégé par le secret médical, le lourd passé psychiatrique du copilote aurait-il dû être révélé à son employeur, la Lufthansa ? De plus en plus de voix s'élèvent pour un assouplissement de l'obligation de secret dans certaines situations. En Allemagne, plusieurs responsables politiques ont réclamé que les pilotes consultent des praticiens désignés par leurs employeurs qui seraient libérés de leur obligation de secret. Le député du SPD Karl Lauterbach, professeur de médecine, plaide notamment pour un devoir d'informer l'employeur lorsque le patient est responsable de la vie d'autrui, particulièrement en cas de maladies psychiques.

Outre-Rhin, "le secret médical auquel est tenu le médecin est un bien aussi précieux que celui dont bénéficie le patient, et qui est garanti par la constitution comme un droit de l'homme", a prévenu le président de la chambre fédérale des médecins, Frank Ulrich Montgomery. Mais il est d'ores et déjà prévu des exceptions à ce secret, notamment quand il s'agit d'éviter des "crimes particulièrement graves" ou pour prévenir le risque d'une mise en danger d'autrui. Pour Hans-Werner Teichmüller, président de l'Union fédérale des médecins de l'aviation (DFV), si un pilote choisit de voler alors qu'il en est médicalement incapable, "je suis obligé d'en informer les autorités". Mais cette obligation ne concerne pas l'employeur.

Un secret général et absolu dont la violation est punie par la loi

En France, le secret médical est général et absolu. Il couvre non seulement tout ce qui a été confié au médecin dans l'exercice de sa profession mais aussi ce qu'il a vu, entendu ou compris. Le secret médical ne cesse pas après la mort du patient. Il s'impose même devant le juge. Cela dit, il existe des dérogations prévues par la loi pour des cas précis. Un médecin a par exemple l'obligation de déclarer aux autorités sanitaires certaines maladies contagieuses comme la méningite, la rage ou la tuberculose. En cas d'admission en soins psychiatriques, il a le devoir d'indiquer le nom de son patient et les symptômes qu'il présente. Il est aussi autorisé à faire un signalement au procureur en cas de sévices sur mineurs ou de violences sexuelles.

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Dans de nombreuses situations, il n'existe aucune dérogation. Un médecin ne peut pas dévoiler la séropositivité d'un patient à la personne qui partage sa vie. Il ne peut pas non plus informer l'employeur d'un conducteur de TGV ou d'un chauffeur de bus si son salarié est sujet aux crises d'épilepsie. Il ne lui reste alors que sa seule force de conviction pour faire entendre raison au malade. S'il est convaincu que son patient représente un danger immédiat, il peut toujours s'affranchir du secret médical en son âme et conscience. Mais il s'expose alors à une sanction pénale pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende. Le Conseil de l'ordre des médecins assure qu'il ne faut pas élargir le champ des dérogations. La confiance du patient envers son médecin serait alors rompue. Elle doit être absolue.

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