À l'heure où l'union sacrée est volontiers brandie en étendard après les attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes du 7 ou 9 janvier dernier, la polémique a rapidement viré au rétropédalage. Selon Le Parisien du mardi 20 janvier, les salariés de l'entreprise Aldi Marché, basée à Dammartin-en-Goëlle, se sont vus décompter des heures de travail non effectuées le vendredi 9 janvier.
Située au cœur de la zone industrielle de la commune de Seine-et-Marne, à quelques dizaines de mètres de l'imprimerie CTD où étaient retranchés les frères Kouachi, l'entreprise d'approvisionnement de magasins franciliens a dû être évacuée peu avant 16h30 en prévision de l'assaut du GIGN contre les auteurs de la fusillade de Charlie Hebdo.
Dans Le Parisien, une représentante du personnel de l'entreprise explique que la direction a fait les comptes des heures de travail non effectuées par la quinzaine d'employés présents ce jour-là, sommant ceux qui avaient travaillé moins de sept heures de rattraper le temps perdu. Selon leur heure d'arrivée, certains ont manqué 30 minutes de travail, d'autres une heure et demie.
"Je suis scandalisée. On quitte les lieux par mesure de sécurité et on nous retire le temps en dessous des sept heures, s'est indignée Laurence Moissard, déléguée du personnel CFTC. Il aurait fallu que l'on dise au GIGN : 'Attendez, on ne peut partir tout de suite, on n'a pas fait nos sept heures !'". En raison des barrages routiers, quatre salariés n'ont quant à eux pas pu rejoindre leur lieu de travail. "Eux, on leur a carrément enlevé leurs sept heures du compteur", a-t-elle poursuivi.
Une information confirmée par notre correspondant qui a pu consulter la lettre envoyée aux salariés par la direction le 15 janvier dernier.
Dans un premier temps, la direction d'Aldi Marché a assumé sa démarche. Contacté par Le Parisien, Bertrand Combot, le gérant de l'entreprise a affirmé qu'à "[sa] connaissance, seules quatre personnes sur la centaine de salariés que compte l'établissement ont rencontré des difficultés de circulation pour se rendre à Dammartin", assurant que "ces salariés qui sont rentrés chez eux récupéreront ces heures à leur convenance dans le cadre de leurs horaires variables" et qu'"aucune réduction de salaire n'est envisagée".
Avant, quelques heures plus tard, de se fendre d'un démenti pour désamorcer la polémique née sur les réseaux sociaux à la suite de la diffusion de l'article du Parisien. La direction d'Aldi dément les informations du quotidien francilien, les qualifiant "d'erronées". Elle assure qu'"aucune perte de salaire n'affectera les salariés" et qu'"aucune heure ne sera à récupérer, que les salariés aient été présents ou non le 9 janvier".
La direction de l'entreprise a par ailleurs fait remarquer que les salariés avaient été prévenus de cette décision dès lundi. "Nous avons reçu le mémo il y a seulement une demi-heure, a rétorqué Laurence Moissard auprès du quotidien ardennais, précisant cependant que les heures non-travaillées vendredi 9 janvier seront recréditées "pour ceux qui ont dû être évacués avant la fin de leur journée de travail".
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