Colette Roumanoff : "J'ai le sourire grâce à Alzheimer"

REPLAY - Malgré la maladie de son époux, Colette Roumanoff garde le sourire. Elle est l'auteur du livre "Le bonheur est plus fort que l'oubli, comment bien vivre avec Alzheimer".

Marc-Oliver Fogiel

Crédit : Elodie Grégoire

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Au lendemain de la journée mondiale de la maladie D'Alzheimer. Colette Roumanoff confie elle gère de façon très différente, la maladie de son époux. Souvent on entend la souffrance des familles amis Colette Roumanoff tient un autre discours.

"J'ai le sourire grâce à cette maladie". Son mari Daniel a 79 ans, le diagnostic a été posé il y a 10 ans. "Lorsque j'ai compris qu'il était atteint d'Alzheimer, le sol s'est dérobé sous mes pieds". "J'avais la tête farcie de toutes les sottises qu'on raconte sur cette maladie. On a peur, ça angoisse". Ça a commencé par des soustractions qu'il ne savait plus faire, puis il a commencé à se perdre. La détérioration est arrivée. "Mais j'ai compris qu'il ne fallait pas attaquer le malade sur sa ligne jaune, c'est-à-dire de façon directe ou indirecte sur sa maladie. La colère met le cerveau du malade hors d'état de fonctionner".

"C'est une maladie de la gestion de l'information. Il n'y a plus assez de connexions, plus assez de neurones. Il y a beaucoup de délires sur cette maladie, confirmés par les médecins, les soignants etc. Il faut que le malade n'ait pas le déni de sa maladie. Mais la société entière a le déni de cette maladie". En 2012, il a été hospitalisé et là ça a aggravé sa maladie. Il a tenté de s'enfuir et quand il est revenu, il a reçu un sédatif puissant. "J'ai récupéré mon mari drogué. Il a mis plusieurs jours à émerger".

Il faut arrêter de penser qu'Alzheimer c'est de la démence

Colette Roumanoff

"Il faut arrêter de penser qu'Alzheimer c'est de la démence. C'est la première idée fausse sur cette maladie. Le matin pour faire sa toilette, si je mets le rasoir en route, il se rase de façon normale. On s'adapte pour qu'il en fasse le plus possible, le corps a une mémoire. Il me reconnaît parce que moi je le reconnais. Je ne dis pas "ce n'est plus lui". Je veux que les gens changent d'idée parce que la personne atteinte n'a plus les constructions cérébrales que nous utilisons tous les jours. Donc elle ne peut pas se défendre, elle ne peut pas discuter. On a une relation, une complicité. On en rigole ensemble".

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