À sept mois de la présidentielle, le chômage explose. Après la petite embellie du mois de juillet, la France a vu en août 2016 son nombre de chômeurs de catégorie A (sans activité) considérablement augmenter de 1,4%. Il y a donc désormais 50.200 personnes en plus sur les listes de Pôle Emploi, ce qui constitue la pire augmentation depuis septembre 2013. Au total, le chômage de catégorie A s'établit à 3.556.800 personnes. Depuis le début de l'année, la tendance reste encore positive avec 23.700 chômeurs de moins.
Toutes les catégories d'âge sont concernées par cette hausse en catégorie A. L'augmentation est particulièrement forte chez les moins de 25 ans (+2,3%) qui représentent 518.400 chômeurs. Chez les 25-49 ans, la variation est tout de même importante (+1,3%). Idem chez les seniors de 50 ans ou plus (+1,2%).
En ajoutant les catégories B et C, relatives aux chômeurs avec une activité réduite courte ou longue, le nombre de chômeurs se porte à 5,5 millions d'actifs, ce qui représente également une hausse de 1,4% sur un mois. Et en comptabilisant également les inscrits des catégories D et E, ceux qui ne sont pas tenus de rechercher un emploi, le total atteint 6,2 millions (+1,5% sur un mois).
Le gouvernement évoque en premier lieu un ralentissement de l'économie à cause du terrorisme pour justifier ces mauvais chiffres. "Ce résultat (...) peut s'expliquer notamment par les difficultés rencontrées dans certains secteurs d'activité particulièrement affecté par les attentats de juillet", indique Myriam El Khomri dans un communiqué. Le ministère du Travail avance également une "augmentation inhabituelle du nombre d'actualisation des demandeurs d'emploi, due notamment à un effet calendaire (nombre de jours ouvrés plus élevé)".
En considérant que ce rebond du mois d'août est "atypique", le gouvernement ne veut pas noircir le tableau et observe des motifs de satisfaction sur d'autres indicateurs économiques. "L'augmentation (...) est sans rapport avec l'évolution générale de la conjoncture", indique Myriam El Khomri, en évoquant entre autres les "déclarations d'embauches de plus d'un mois (hors intérim)" qui augmentent de 3,7% ou encore les "créations nettes d'emploi [qui] continuent de progresser".
Confiant, l'exécutif s'attend toujours à un bilan positif à la fin de l'année : "Selon les dernières prévisions de l'Unedic, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A devrait diminuer de 124.000 en 2016". Pour François Hollande, l'enjeu est capital étant donné qu'il a toujours lié sa candidature pour la présidentielle 2017 à l'inversion de la courbe du chômage.
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