Avalanches : quelles sont les précautions à adopter pour skier en hors-piste ?

ÉCLAIRAGE - Il est notamment conseillé au skieurs de s'informer, de s'équiper d'un appareil de localisation et de respecter des distances de sécurité.

La station de ski des Deux Alpes au lendemain d'une avalanche ayant coûté la vie à trois personnes, jeudi 14 janvier

Crédit : PHILIPPE DESMAZES / AFP

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Depuis le début de l'hiver, une tragique série noire frappe les Alpes françaises. Moins d'une semaine après la mort de deux lycéens et un skieur ukrainien dans une avalanche à la station des Deux-Alpes, ce sont cinq militaires légionnaires qui ont perdu la vie à Valfréjus, lundi 18 janvier. Un nouveau drame qui porte à 12 le nombre de personnes tuées au cours de cette saison de ski. Un phénomène tragique qui s'explique notamment par l'instabilité du manteau neigeux, à cause d'un automne très doux, mais peut-être aussi par des imprudences en hors-piste.

Il convient toutefois de rappeler que le meilleur moyen de skier à l'abri des risques d'avalanche consiste à ne pas faire de hors-piste et à scrupuleusement respecter la signalisation des pistes sécurisées affichée dans les stations. Pourtant, "la fréquentation des espaces enneigés non sécurisés a explosé", confie Dominique Létang, directeur de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena), à l'AFP. Néanmoins, bien que cette pratique soit déconseillée, le ski hors-piste n'est pas illégal.

S'informer sur la météo et les risques d'avalanche

Avant de faire du hors-piste, il est nécessaire de se renseigner sur les conditions climatiques, la qualité de l'enneigement et le risque d'avalanche du jour, prévient Prévention Hiver, un site du ministère des Sports. Ces informations sont disponibles chaque jour à partir de 16 heures sur le site et les applications de Météo France.

Il existe également des drapeaux de signalisation aux endroits les plus fréquentés des stations. Un drapeau jaune fait ainsi état d'un risque "faible" ou "limité" (niveaux 1 et 2) concernant l'état de stabilité du manteau neigeux. Un drapeau jaune et noir informe d'un risque "marqué" ou "fort" (niveaux 3 et 4). Enfin, un drapeau entièrement noir signale un risque "très fort".

S'équiper d'un DVA

Les skieurs doivent aussi veiller à partir avec du matériel de sécurité. Il est ainsi indispensable d'avoir un détecteur de victime d'avalanche (DVA), un appareil émetteur-récepteur aussi connu sous le nom d'ARVA. Cet objet, qui doit être porté juste en dessous de sa première couche de vêtements, permet à une personne ensevelie sous la neige d'être localisable par les autres personnes détentrices d'un DVA. Car en cas d'avalanche, le temps est très précieux : le délai de survie d'une personne non blessée et prise dans une avalanche n'est en effet que de 18 minutes. À noter toutefois que le DVA doit être correctement utilisé, et donc testé en amont, pour qu'il soit efficace. Il est aussi nécessaire de disposer d'une sonde et d'une pelle pour pouvoir porter secours à la victime.

Il est aussi possible de porter un sac airbag anti-avalanche. Cet outil "constitue le seul matériel de sécurité qui permette d'éviter directement l'ensevelissement ou de réduire sa gravité, cause essentielle de la majorité des décès en avalanche", indique l'Anena. Toutefois, si des études ont montré que cela permettait de réduire la mortalité, elles ont aussi montré qu'il ne s'agissait pas d'une solution zéro risque.

Attention aux distances de sécurité

Après s'être informé et équipé en conséquence, il faut redoubler de vigilance sur la neige et pas seulement pour les avalanches mais aussi, par exemple, pour les crevasses. Et il n'est pas souhaitable de suivre les traces de skieurs précédemment passés par le même endroit. Car c'est justement la récurrence des passages qui peut déclencher des glissements et ruptures de plaques instables de neige.

Mieux vaut ainsi être accompagné d'une personne expérimentée, comme un guide par exemple, capable de reconnaître l'état du manteau neigeux. En principe, il est conseillé de ne pas skier sur les pentes raides et ensoleillées juste après une chute de neige récente, car la couche de neige est alors peu épaisse et instable. En cas de doute, des skieurs en groupe doivent veiller à ne pas traverser une zone dangereuse en même temps. "Les gens doivent respecter une grande distance de sécurité quand il y a une instabilité. L'avalanche, on ne l'évitera pas mais il n'y aura qu'un seul emporté et non 13", explique l'Anena à l'AFP. Mais bien évidemment, la meilleure solution reste aussi de ne pas s'engager et de rebrousser chemin vers une piste sécurisée.

La rédaction vous recommande