"Notre pays n'était pas préparé, maintenant il faut se préparer". Georges Fenech, président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, se montre formel : l'État doit se réorganiser pour minimiser le risque qu'une nouvelle attaque terroriste d'une telle ampleur se reproduise en France. Dans leur rapport dévoilé mardi 5 juillet, les députés préconisent une grande refonte des services de renseignement afin que les informations sur les suspects et les cibles potentielles puissent être mieux identifiées et communiquées auprès des autorités compétentes. "Face au défi du terrorisme international, il faut des ambitions beaucoup plus élevées que ce qu'a mis en oeuvre jusqu'à maintenant le ministère de l'Intérieur", ajoute Georges Fenech.
La principale mesure consiste à créer une grande agence nationale de lutte contre le terrorisme, en prenant exemple sur le Centre national antiterroriste créé aux États-Unis après le 11 septembre. Objectif ? Chapeauter et centraliser les effectifs et informations pour plus d'efficacité. En outre, la commission recommande la fusion du Service central du renseignement territorial (SCRT) et la Sous-Direction de l'anticipation opérationnelle (SDAO), afin de mettre sur pied une Direction générale du renseignement territorial (DGRT) qui serait directement rattachée au ministère de l'Intérieur. Car à l'heure actuelle, les services de renseignement sont nombreux et entrent parfois en concurrence. D'autres fusions sont ainsi envisagées, notamment entre des services de police, de gendarmerie ou directement créés au sein même du cabinet du ministère de l'Intérieur.
En voulant détruire ces "frontières" entre services de renseignement, la commission ne veut plus que certains potentiels terroristes puissent bénéficier de levées de surveillance, à l'instar de Saïd Kouachi, qui avait disparu des radars en quittant Paris pour Reims avant de réapparaître le 7 janvier 2015 pour attaquer Charlie Hebdo. Samy Amimour, assaillant du Bataclan, avait pu quitter la Syrie en 2013 alors qu'il était pourtant sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire. "Il est emblématique des défaillances du contrôle judiciaire", note Sébastien Pietrasanta, rapporteur de la commission parlementaire.
L'autre proposition importante insiste sur la nécessité de mieux prendre en compte le phénomène de radicalisation des jihadistes en prison. La commission d'enquête propose donc de renforcer le renseignement pénitentiaire, qui se trouve actuellement en sous-effectif avec 114 personnes pour 189 établissements pénitentiaires et 68.000 détenus. Une recommandation qui rappelle l'une des propositions d'Alain Juppé, qui n'a d'ailleurs pas tardé à saluer la "qualité" des conclusions des députés.
Ainsi, la commission d'enquête parlementaire espère bien mettre un terme aux failles existantes dans ces services de renseignement. Car Sébastien Pietrasanta ne s'en cache pas : "Les deux grands patrons du renseignement ont reconnu pendant leurs auditions que les attentats de 2015 représentaient un 'échec global du renseignement'".
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