Albert Uderzo, 87 ans, n'a rien perdu de son coup de crayon. Ému par l'attentat sanglant du mercredi 7 janvier, le créateur, avec René Goscinny, de la série Astérix avait ressorti ses crayons pour soutenir Charlie Hebdo.
Il a commenté ce dessin où on peut voir Astérix donner un coup de poing, non pas aux Romains comme à l'accoutumée, mais à, vraisemblablement, un jihadiste. "C'est l'astuce que j'ai cru devoir faire. On voit d'habitude les sandales romaines qui restent au sol, ces sandales ont été remplacées par des babouches. C'est tout."
Officier de la légion d'honneur depuis 2013, il a été véritablement choqué par la mort de ses "amis" de Charlie Hebdo. "J'étais perturbé, pas vraiment une colère, mais quand même catastrophé de savoir que j'ai des amis qui ont été massacrés".
C'est comme si j'avais quitté mon crayon la veille
Albert Uderzo
Il raconte également les circonstances qui l'ont poussé à redessiner, alors qu'il n'avait pas touché un stylo depuis cinq ans. "Je ne savais pas quoi faire, je tournais en rond. Mais cette motivation était tellement forte qu'il fallait que je réagisse. Le dessin était la seule façon de m'adresser à ces pauvres dessinateurs qui ont payé très cher leur talent et leur humour."
"Je ne suis ni plombier, ni balayeur, la seule chose que je sache encore faire c'est un dessin. Je ne savais pas comment je m'en sortirai, mais je ne me suis pas posé de questions. C'est comme si j'avais quitté mon crayon la veille. J'étais soulagé de l'avoir fait même si ce dessin ne sert à rien. Il aura servi à m'enlever cette opposition catastrophique quand j'ai su qu'ils avaient laissé leur âme et leur peau. C'était une désolation pour moi."
Il rend également un vibrant hommage à son "ami" Cabu. "Je l'ai connu en 1962 dans le journal Pilote, et ce type était merveilleux car il était plein de talent. Il me dégoûtait un peu car à chaque fois qu'on lui demandait une signature il faisait un dessin, alors que moi je ne faisais qu'une signature", souriait-il.
"J'étais toujours étonné de voir la direction qu'il avait pris car son trait de dessin ne correspondait pas à ce qu'il faisait, c'était plus fort que lui. Mais il l'a fait avec succès."
Quand on lui demande s'il pense que caricaturiste est un métier un risque, il s'oppose totalement à cette idée qui ne lui avait jamais effleuré l'esprit. "Si j'avais pensé cela, j'aurai demandé à Cabu d'être un peu prudent, quoique ça n'aurait servi à rien. On était loin de se douter de ce qu'il allait arriver."
Pour l'avenir, il souhaite toute la "réussite" au nouveau Charlie Hebdo, qui continue envers et contre tout. "Ils le méritent. C'est cher payé de voir toute une équipe disparaître de cette façon là. Le public m'a sublimé de le voir sortir dans la rue comme ça. J'en ai ressenti une sorte d’orgueil, où on montrait que les hommes de crayon était des hommes extraordinaires."
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