Attaque d'Orly : deux hommes placés en garde à vue

L'enquête sur l'attaque à l'aéroport d'Orly contre des militaires de l'opération "Sentinelle" se poursuit. Deux hommes ont été placés en garde à vue lundi 20 mars pour être interrogés sur leur éventuel rôle dans la fourniture d'un revolver à grenaille utilisé par Ziyed Ben Belgacem avant d'être abattu. Les deux hommes, âgés de 30 et 43 ans, faisaient l'objet de mandats de recherche depuis dimanche, lorsqu'ils ont été identifiés grâce à des renseignements fournis aux enquêteurs et aux investigations téléphoniques.

Les enquêteurs cherchent à savoir si le plus jeune a remis l'arme à l'auteur de l'attaque, dans les jours qui ont précédé les faits, tandis que l'autre individu en garde à vue est soupçonné d'avoir été présent lors de la remise. D'après les premières investigations, aucun des deux ne semble graviter dans la mouvance islamiste radicale. L'homme de 30 ans a été arrêté en état d'ébriété lundi lors d'un contrôle routier, avant d'être placé en garde à vue dans l'enquête du parquet antiterroriste sur les faits d'Orly.

Un policier blessé lors du contrôle routier

Ziyed Ben Belgacem, 39 ans, a été tué samedi 18 mars peu après 8h20 par des soldats de l'opération Sentinelle qu'il venait d'attaquer à l'aéroport d'Orly, réussissant à s'emparer du fusil d'assaut d'une jeune militaire. Au moment de l'attaque, il a crié être "là pour mourir par Allah", selon le procureur de Paris François Molins. Mais ses motivations restent floues et les interrogatoires des deux hommes soupçonnés pour la remise de l'arme permettront peut-être aux enquêteurs d'en savoir plus.

Déjà condamné pour des braquages, Ziyed Ben Belgacem avait pris la fuite après un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse (Val- d'Oise), au nord de Paris, blessant un policier avec son arme, puis avait menacé plusieurs clients dans un bar de Vitry-sur-Seine, avant de voler un véhicule. D'après les analyses toxicologiques, il était sous l'empire de l'alcool (0,93 gramme par litre de sang) et de stupéfiants (cannabis et cocaïne) au moment des faits. L'homme n'était pas fiché "S", mais avait été signalé pour "radicalisation" lors d'un séjour en prison en 2011-2012.