Marseille est encore sous le choc. Dimanche 1er octobre, Ahmed Hanachi tue deux jeunes femmes sur le parvis de la gare Saint-Charles, armé d'un couteau, avant d'être abattu par les forces de l'ordre dans la foulée. Son identité a d'abord été compliquée à établir.
À chaque fois qu'il a été arrêté par la police - seulement pour des faits de petite délinquance - il donnait un nom différent. Il est finalement identifié comme ce Tunisien de 30 ans. Le groupe État islamique a revendiqué l'attaque de Marseille mais les enquêteurs français n'ont rien trouvé qui puisse relier l'assaillant à l'organisation jihadiste
Dans un premier temps, cinq personnes gardées à vue ont été relâchées le 6 octobre dernier, faute "d'éléments incriminants à ce stade". Mais depuis, l'enquête avance, notamment du côté de nos voisins suisses et italiens. Un de ses frères, Anis Hanachi, a été arrêté le week-end dernier à Ferrare, dans le nord de l'Italie.
Selon les informations de Paris livrées à Rome, il a combattu en zone irako-syrienne, dans les rangs de l'État islamique. Il devrait être extradé prochainement vers la France pour vérifier l'hypothèse selon laquelle il aurait "endoctriné son frère et provoqué sa radicalisation", a expliqué le chef de l'antiterrorisme italien.
Un autre frère a été arrêté avec son épouse dimanche en Suisse, selon la police fédérale locale (Fedpol). De source proche de l'enquête en France, il s'agirait d'Anouar, le dernier de la fratrie à ne pas avoir été inquiété. "L'homme est connu des services de police étrangers pour ses liens avec la mouvance terroriste jihadiste. En l'état, son rôle dans l'attentat de Marseille, si rôle il y a, n'est pas clair," a toutefois indiqué Cathy Maret, directrice de la communication de Fedpol.
Anouar Hanachi et sa femme ont été placés en détention en vue de leur expulsion vers leur pays d'origine. Lundi, une nouvelle enquête visant Anouar a été ouverte en Tunisie pour apologie du terrorisme en raison de commentaires publiés sur Facebook.
Pour le pôle judiciaire antiterroriste tunisien, il n'y a néanmoins "jusqu'ici" pas de lien établi entre les deux frères et l'attentat au couteau à Marseille commis par Ahmed. Une sœur et un frère du Tunisien ont aussi été placés en détention préventive en Tunisie où ils ont été entendus par le pôle judiciaire antiterroriste. Ils ont été relâchés depuis.
Au total, toute la fratrie de l'assaillant est passée en garde à vue, trois frères et une sœur. Deux d'entre eux, Anis et Anouar, sont soupçonnés de complicité de terrorisme. Dès 2014, ils avaient été visés par une enquête pour complicité de terrorisme dans leur pays d'origine.
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