Un conseiller municipal d'opposition d'Angers de confession musulmane, Abdel-Rahmène Azzouzi, a démissionné afin "de dénoncer la gestion par le gouvernement de la place de l'islam en France", et ainsi "tirer une sonnette d'alarme", a-t-il indiqué ce mercredi 11 février.
Urologue et chef de service au CHU d'Angers, Abdel-Rahmène Azzouzi avait annoncé cette démission en publiant mardi une "tribune libre" dans Le Monde des Religions, intitulée Devrais-je faire semblant ? dans laquelle il estime que la "France est probablement devenue la nation démocratique la plus islamophobe du monde".
Après les 7 et 9 janvier (...) on a pensé qu'on allait enfin commencer à réfléchir à la place de l'islam en France
Abdel-Rahmène Azzouzi
Il explique dans ce texte qu'il se refuse "à faire semblant de partager un chemin commun" avec ses collègues du conseil municipal d'Angers, où il siégeait au sein de l'opposition de gauche, "dans une France qui chaque jour renie un peu plus ses valeurs républicaines".
En remettant cette démission, "c'est une sonnette d'alarme que je tire en disant : 'attention, la pente est dangereuse'", a-t-il expliqué par la suite. "Après les 7 et 9 janvier, il y a eu ce merveilleux élan du 11 et on a pensé qu'on allait enfin commencer à réfléchir à la place de l'islam en France", ajoute-t-il.
On assiste à une judiciarisation du problème, une tolérance zéro et un tout sécuritaire qui s'installent
Abdel-Rahmène Azzouzi
Or, "on assiste à une judiciarisation du problème, une tolérance zéro et un tout sécuritaire qui s'installent, un contexte dans lequel les musulmans se sentent de plus en plus en danger", poursuit-il, estimant que "la population musulmane est stigmatisée".
"Une institution comme la police doit être irréprochable, exemplaire, mais je pense qu'elle est celle où le racisme d'État est le plus présent", déclare le conseiller municipal, suggérant d'aller "voir les jeunes des quartiers" : "Ils vous raconteront les dix contrôles par jour qu'on leur impose. Je ne peux pas cautionner ça en tant qu'élu de la République".
Dans un communiqué, le maire UMP d'Angers, Christophe Béchu, estime de son côté que "nombre des propos" d'Abdel-Rahmène Azzouzi "sont particulièrement excessifs" et "le contexte dans lequel ils sont tenus ne saurait les justifier".
"En tant que citoyen comme en tant qu'élu, je ne me reconnais pas dans la République française que décrit Monsieur Azzouzi", conclut le maire, qui souligne n'avoir "pas (encore) reçu la lettre de démission officielle".
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