Il avait créé un climat d'angoisse en France. Le procès d'Abdelhakim Dekhar s'ouvre vendredi 17 novembre aux assises. Il est poursuivi pour récidives de tentative d'assassinat et pour enlèvement et séquestration. Il encourt la perpétuité.
Les Français se souviennent de lui comme du "tireur parisien". À 52 ans, il est bien connu des services de police pour plusieurs faits, mais les derniers sont sans doute les plus marquants.
En novembre 2013, un peu plus d'un an avant l'attaque terroriste à Charlie Hebdo, un homme s'en prend déjà aux médias parisiens. Le 15 du mois, il entre dans le bâtiment de BFMTV, vers 7 heures du matin. Il est armé d'un fusil à pompe et braque le rédacteur en chef de la chaîne d'information en continue.
"La prochaine fois, je ne vous raterai pas", aurait-il lancé d'après un agent de sécurité sur place. Une image du potentiel tireur sur le départ avait été captée par les caméras de vidéosurveillance. Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer ce jour-là.
À la rédaction de Libération, un assistant photographe n'aura pas cette chance. Le 18 novembre, 5 jours plus tard, un homme armé d'un fusil similaire fait irruption vers 10 heures dans le hall de la rédaction du journal dans le IIIe arrondissement de Paris. Cette fois, il ouvre le feu. Un homme est grièvement blessé alors que le tireur prend la fuite.
Un peu plus tard dans la matinée, vers 11h35, c'est à La Défense que des salariés de la Société Générale sont visés par des tirs. Personne ne sera touché. Cinq minutes plus tard, le tireur prend brièvement en otage un automobiliste, à qui il ordonne de le conduire sur les Champs-Élysées. Le lien avec l'irruption à BFMTV est rapidement établi.
Les enquêteurs lancent alors un appel à témoin, diffusent des images de vidéosurveillance du suspect. Les images du tireur, casquette sur la tête, parka kaki ou doudoune sombre tournent en boucle alors que des policiers sont déployés devant les grands médias parisiens.
La traque prend fin le 20 novembre : l'homme qui héberge Abdelhakim Dekhar le dénonce et mène les policiers jusqu'à lui. L'individu tant recherché est allongé dans une voiture, à demi-conscient après avoir avalé des médicaments.
Ses revendications seront énoncées dans une lettre évoquée par le - déjà - procureur de la République de Paris, François Molins. Il y développe la théorie d'un "complot fasciste", s'en prend au "capitalisme" et aux journalistes "payés pour faire avaler des mensonges".
Dans un courrier à des magistrats britanniques, il se faisait aussi le porte-parole des opprimés. Abdelhakim Dekhar avait quitté la France en 1999 pour la Grande-Bretagne. Il y avait construit une nouvelle vie : en couple, avec deux enfants, un travail dans un restaurant. Puis sa compagne l'a quitté, l'accusant de violences. Le contact a été rompu avec les enfants. Il est de retour en France en juillet 2013.
Mais dans les années 1990, il se fait déjà remarquer. En 1998, il est condamné dans un dossier criminel majeur de l'époque lié aux milieux de l'ultra-gauche. Il était soupçonné d'être "le troisième homme" de l'affaire Florence Rey-Audry Maupin, une fusillade au cours de laquelle trois policiers, un chauffeur de taxi et Maupin avaient été tués en 1994. Il avait été condamné à 4 ans de prison pour "association de malfaiteurs".
Dans le procès qui l'attend à partir du 17 novembre, sa défense tentera de de convaincre la cour que l'accusé n'avait pas l'intention de tuer.
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