Un viticulteur bio comparaît lundi 24 février devant le tribunal de Dijon pour avoir refusé de traiter ses vignes avec des pesticides, en dépit d'un arrêté de la Préfecture. Emmanuel Giboulot, le vigneron en question, risque 6 mois de prison et 30.000 euros d'amende.
Les soutiens d'Emmanuel Giboulot sont nombreux sur la toile. Mais rares parmi les professionnels bourguignons. Y compris dans la filière bio. Pascal Lambert, le directeur du service de développement de l'agriculture biologique en Bourgogne, regrette par exemple la démarche individualiste du viticulteur. "J'aurais préféré qu'il joue collectif", indique le professionnel.
Sous prétexte que ses vignes n'étaient pas atteintes, le vigneron a refusé de traiter ses parcelles contre la flavescence dorée. Or cette maladie, très contagieuse et mortelle pour la vigne, nécessite une lutte collective. Dans le département voisin, en Saône-et-Loire, 12 hectares de vignes avaient dû être arrachés à cause de cette maladie en 2012.
"Ce qu'on a mis en place en Bourgogne, c'est dire : 'On tape fort un grand coup, pour taper le moins longtemps possible. Mais ça ne repose que sur une adhésion à 100% des vignerons bourguignons", explique Jean-Michel Aubinel, le président de la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne.
Claude Chevalier, le président du Bureau inter-professionnel des vins de Bourgogne, espère que ce procès servira d'avertissement. "Ça permettrait de faire comprendre que quand il y a des décisions qui sont prises par l'État, elles sont provoquées par les professionnels. C'est tout de même un petit peu réfléchi. On n'a pas fait ça pour la forme", explique-t-il.
"Je ne suis pas le seul viticulteur à refuser les pesticides, se défend Emmanuel Giboulot au micro de RTL. La vérité, c'est que je suis le seul à avoir été contrôlé et ne pas avoir fourni de facture de traitement. Ma position a été claire depuis le début. Je considérais que ce n'était pas cohérent de faire un traitement contre la maladie alors qu'elle n'était pas présente en Côte-d'Or", explique-t-il.
Emmanuel
Giboulot avait la possibilité d'utiliser un insecticide qui lui aurait
permis de conserver son agrément bio. Pour le viticulteur, l'essentiel
est ailleurs. "Ce qui est mis en cause, c'est le caractère non sélectif
des
insecticides, fussent-ils bio. Ils vont détruire une partie de la faune
auxiliaire qui fait partie des équilibres sur lesquels on s'appuie pour
pratiquer notre agriculture et c'est dans ce sens que je n'ai pas voulu
l'utiliser. J'aurais eu un foyer à côté de chez moi, ma position aurait
été radicalement différente", martèle-t-il.
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