On a assisté mercredi 26 avril à une scène incroyable à Amiens où les deux finalistes de la présidentielle se sont succédé à quelques minutes près au chevet des salariés de Whirlpool, chacun à sa manière. Il était temps que cette campagne commence. Mais attention à ce que ça ne devienne une campagne de téléréalité, une telenovella, avec selfie d'un côté, mégaphone de l'autre, dans ce décor de feu de palettes. La scénographie sociale qui se transforme en récupération politique, ça a quelque chose de malsain.
Mercredi, on a vu le style Macron : l'anti-démago, au risque de ne pas être médiatique, de ne pas être compris même. Il l'assume, et ce sera sa marque. Il a pris des risques. Même s'il peut remercier Marine Le Pen d'avoir réveillé sa campagne. On sait maintenant qu'elle est sa position. Il avait prévu de rencontrer les syndicats, de les écouter, de ne pas se mettre en scène et de leur répondre pied à pied.
Il n'a pas fait dans le registre Jospin "l'État ne peut pas tout". Il n'a pas fait du Hollande sur la camionnette comme à Florange en disant aux salariés qu'il allait les sauver. Il est venu dire : "C'est compliqué, je ne vais pas vous faire de promesse, mais je vais essayer de trouver des solutions pour que ça se passe au mieux".
Emmanuel Macron a marqué un point. Marine Le Pen, elle, a fait du Marine Le Pen, avec son style très direct. Certains la trouveront peut-être plus combattante. Mais pour le coup, on est dans la démagogie pure. Dire "Je vais tout interdire, je vais forcer le bras des patrons de Whirlpool, remettre au goût du jour la nationalisation partielle", comme avait tenté de le faire Arnaud Montebourg avec ArcelorMittal, ce n'est pas sérieux.
Surtout quand elle finit par dire que si le groupe Whirpool s'en va, elle mettra toute son énergie à trouver des repreneurs. C'est aussi ce que propose Emmanuel Macron. Et c'est déjà ce que fait le gouvernement actuel qui a une dizaine de dossiers sur la table, dont deux sérieux. Donc on peut surfer sur la colère. Mais promettre la lune, il faut faire attention.
Alors évidemment Marine Le Pen est aussi dans une course électorale qui consiste à attraper le bras des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Emmanuel Macron, lui, c'est sûr qu'il n'a pas séduit grand monde du côté des Insoumis mercredi, mais il en a peut-être gagné chez François Fillon.
En tous cas, désormais, chacun est dans son couloir. Et les couloirs sont clairs. Ce télescopage à Amiens aura permis de donner le coup d'envoi du début de la campagne de l'entre-deux tours, parce qu'Emmanuel Macron est sorti de l'ambiguïté. Les électeurs diront le 7 mai si c'était à son détriment ou à son avantage.
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