1. Accueil
  2. Actu
  3. Politique
  4. Voies sur berge : pourquoi les rapports n'ont pas les mêmes conclusions
3 min de lecture

Voies sur berge : pourquoi les rapports n'ont pas les mêmes conclusions

DÉCRYPTAGE - Un rapport lié à la région Île-de-France ne tire pas les mêmes conclusions que celui de la Préfecture de Police de Paris, sur lequel s'appuie Anne Hidalgo.

Les voies sur berges sont réservées aux piétons et aux vélos.
Crédit : FRANCOIS GUILLOT / AFP
Julien Absalon
Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Le débat sur l'intérêt de la piétonnisation des voies sur berge à Paris perdure. Dévoilé mardi 21 novembre dans Le Figaro, un rapport du Comité d'évaluation de la région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR), ne tire aucun enseignement positif de l'initiative décriée de la maire socialiste Anne Hidalgo.

L'étude compare la situation de septembre 2017 à celle d'un an auparavant, lorsque les véhicules pouvaient donc encore circuler sur cet axe majeur du centre parisien. Concernant la circulation, il n'est relevé "aucun phénomène d'évaporation du trafic (renonciation à des déplacements automobile)" par rapport aux années précédentes. Des augmentations de volume de trafic sont constatées "au-delà de l'hypercentre parisien", impliquant notamment des hausses "significatives" des temps de trajets sur "certains déplacements de banlieue à banlieue". Les bus sont touchés, dit le rapport. Idem pour les véhicules d'urgence, dont la durée de parcours a augmenté "d'une minute en moyenne". Il n'y a toutefois "pas d'impact significatif" sur les interventions, précisent les pompiers.

Concernant la qualité de l'air, le Comité régional estime que la pollution s'est "simplement déplacée". Les quais sont plus sains, mais les voies adjacentes sont plus exposées. Idem pour la pollution sonore : "Le niveau du bruit au niveau des façades sur les quais hauts a fortement augmenté, allant jusqu’à un doublement de l’énergie sonore la nuit (+2 à +4 dB)".

D'où vient le dernier rapport ?

Derrière ce rapport, il y a le Comité régional d'évaluation de la fermeture des voies sur berges. Créé en septembre 2016 sous l'impulsion de Valérie Pécresse, il est présidé par le Professeur Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris et président du Conseil national de l'urgence hospitalière. Il dit agir en "toute impartialité et toute indépendance". Plusieurs organismes sont représentés, notamment Airparif pour la qualité de l'air, Bruitparif pour la pollution sonore et IDF Mobilités (ex-Stif) pour les transports en commun.

D'où viennent les chiffres ?

À écouter aussi

Le rapport se base sur des données brutes concernant 145 kilomètres de voies franciliennes. 59 des 80 tronçons analysés se trouvent à Paris intra-muros. Pour le volume du trafic, le Comité utilise les relevés de 3.313 stations de comptage, dont les informations sont en accès libre auprès de la Ville de Paris, mais prend aussi source auprès de la Direction des routes d'Île-de-France et du Conseil départemental des Hauts-de-Seine. Les chiffres sur les temps de parcours proviennent de la société privée Autoroutes Trafic. Quant aux éléments de pollution atmosphérique et sonore, ils sont fournis par Airparif (un rapport a été publié en octobre) et Bruitparif. 

Que disent les précédents rapports ?

La région Île-de-France n'est pas la seule à effectuer une évaluation. La préfecture de Police de Paris a, depuis octobre 2016, mis en place un "comité technique de suivi des incidences de la fermeture des voies sur berge rive droite". Celui-ci, sous la houlette du préfet de police Michel Delpeuch - et donc du ministère de l'Intérieur - représente plusieurs acteurs institutionnels, tels que le conseil régional, la métropole, les conseils départementaux ou encore la chambre de commerce et d'industrie.

Christophe Najdovski, adjoint à la maire de Paris chargé des transports et de l'espace public, a rappelé que la Ville n'accordait sa confiance qu'aux rapports de la préfecture de Police.

Qu'est-ce qui différencie ces rapports ?

Après plusieurs points d'étape, les dernières conclusions de la préfecture de Police datent de juin 2017. Sur les conditions de circulation, une dégradation a été constatées sur les axes de report. Il est cependant souligné que les résultats sont conformes aux prévisions de l'étude d'impact. "Il n'a, par ailleurs, pas été constaté de dégradation des conditions d'intervention des services de secours et de police", peut-on lire également. En revanche, il partage les mêmes conclusions négatives sur les difficultés pour les transports en commun.

Les différences semblent résulter des méthodologies utilisées. Entre autres : la source n'est pas identique pour les données de temps de parcours ; les tronçons retenus ne sont pas forcément les mêmes ; la Région ne retient que les mardis et les jeudis pour ses analyses, afin d'éviter les "variations quotidiennes" et les "événements exceptionnels", tandis que la Ville retient tous les jours de la semaine.

Les différences méthodologiques entre les rapports
Crédit : Comité régional de suivi et d’évaluation des impacts de la piétonisation des voies sur berge rive droite à Paris
La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte