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UMP : première semaine compliquée pour Nicolas Sarkozy
Tout frais président de l'UMP, Nicolas Sarkozy veut montrer que le patron est de retour, sans convaincre ses rivaux.
Nicolas Sarkozy
Crédit : AFP
Montrer que le patron est de retour et tenter de "rassembler" une famille éclatée depuis deux ans. Nicolas Sarkozy n'a pas chômé lors de sa première semaine à la présidence de l'UMP, sans convaincre ses rivaux, toujours méfiants, ni dissiper les menaces judiciaires qui pèsent sur le parti.
Nicolas Sarkozy a mis en place son organigramme, censé traduire dans les faits le "rassemblement" promis pendant sa campagne, où les femmes sont en nette minorité. Les nominations auxquelles il a procédé, avec notamment l'officialisation de Laurent Wauquiez au poste stratégique de secrétaire général, recouvre la palette des sensibilités du mouvement.
Les postes clés ont été attribués à ses proches : outre Laurent Wauquiez au secrétariat général, Nathalie Kosciusko-Morizet devient vice-présidente déléguée, Frédéric Péchenard, patron de la police nationale durant le quinquennat Sarkozy, directeur général.
Le "rassemblement"
Daniel Fasquelle, député-maire du Touquet, aura la lourde tâche de s'occuper des finances du parti et de son lourd déficit, dû au rejet des comptes de la campagne présidentielle de Sarkozy et de l'affaire Bygmalion.
Une de ces prédécesseurs à ce poste de trésorier, Catherine Vautrin, a été mise en examen pour abus de confiance dans l'affaire des pénalités dues par l'ex-chef de l'Etat mais réglées par le parti. Et ce, même si Nicolas Sarkozy avait, la veille, remboursé la somme à l'UMP (363.615 euros), espérant mettre un point final à un contentieux soulevé fin juin par Fillon.
Outre d'autres sarkozystes Christian Estrosi (chargé des investitures), Brice Hortefeux et Luc Chatel (conseillers politiques), l'organigramme compte aussi quelques fillonistes (notamment Isabelle Le Callenec, qui partagera cette tâche avec le "sarkopéiste" Sébastien Huygue), un proche de Xavier Bertrand (Gérald Darmanin, élections). Thierry Solère, proche de Bruno Le Maire, s'occupera de l'organisation de la primaire.
Le pacificateur
Les premiers pas du président de l'UMP ont été marqués par un couac : l'annonce, dimanche dernier à la télévision, d'un "comité des anciens premiers ministres", vite jeté aux oubliettes vu le peu d'enthousiasme des concernés.
Moqueur, Alain Juppé l'a qualifié de "comité naphtaline". L'entourage de François Fillon a regretté que Nicolas Sarkozy ait omis d'en parler avec les principaux intéressés avant de l'annoncer, et Jean-Pierre Raffarin, converti au sarkozysme jusqu'à sa défaite à la présidence du Sénat vient de déclarer qu'il "partage(ait) la ligne politique" d'Alain Juppé.
Les trois anciens premiers ministres ont été reçus par Nicolas Sarkozy à l'UMP, la poignée de main finale devant caméras et photographes étant supposée démontrer que le "rassemblement" était en marche.
Juppé non, de Villepin oui
Étonnamment, Dominique de Villepin, ex-ennemi juré de Nicolas Sarkozy, qui avait juré de le pendre "à un croc de boucher" lors de l'affaire Clearstream, a été le seul des anciens chefs de gouvernement de droite à accepter sa proposition.
Contrairement à ce qu'il avait espéré, Nicolas Sarkozy n'ira pas non plus à Cologne en début de semaine rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel, occupée à se faire réélire à la tête de la CDU. Mais, selon l'UMP, il la verra "très prochainement" à Berlin. Son agenda étant dégagé, il se rendra mardi 9 décembre au Sénat pour assister à la réunion du groupe UMP.
Nicolas Sarkozy a également passé une partie de la semaine à jouer le pacificateur, NKM ayant mis trois jours avant d'accepter la vice-présidence déléguée mais avec des pouvoirs élargis et surtout, une "totale liberté de parole". En revanche, il est resté ferme et n'a pas voulu lui céder le poste essentiel de secrétaire général qu'elle réclamait, promis depuis plusieurs semaines à Laurent Wauquiez.
