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Résultats Législatives 2017 : "L'envie de passer à une autre étape", estime Olivier Mazerolle

LETTRE DE CAMPAGNE - Olivier Mazerolle revient sur la victoire écrasante de La République En Marche au premier tour des législatives. Les Français veulent maintenant entrer dans le vif du sujet.

Un bureau de vote à Vertou, le 11 juin 2017
Crédit : LOIC VENANCE / AFP
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Il y avait, dimanche 11 juin au soir, beaucoup de dépit et d'inanité dans les déclarations des perdants. Pour les uns, Emmanuel Macron est un dangereux illusionniste qui entraîne les Français vers l’abîme, comme le joueur de flûte de Hamelin avait conduit les enfants de la ville vers la rivière, pour les y noyer. Pour d’autres, les Français, inconséquents, se prépareraient à livrer le pays au bon vouloir d'un seul homme bientôt doté d’une majorité gargantuesque à l’Assemblée Nationale. Mais pas un seul des opposants n'émettait la moindre autocritique, comme si aucun d'eux ne portait la moindre responsabilité dans la présente situation.

Alors qu'il ne connaissait pas encore son funeste sort, Jean-Christophe Cambadélis incriminait les dates trop proches de la présidentielle et des législatives. Il omettait de préciser que ce nouveau calendrier avait été voulu, en son temps, par Lionel Jospin, ci-devant socialiste. François Baroin et les Républicains nous expliquaient, une nouvelle fois, la nécessité de combattre les hausses fiscales prévues par le président de la République. Frappés d'amnésie volontaire, ils tentaient de faire oublier l'époque, pas si lointaine, où ils projetaient des hausses d'impôts aux côtés de François Fillon.

Marine Le Pen lançait son énième appel aux électeurs patriotes, décidément trop enclins, à l'en croire,  à laisser le drapeau tricolore aux vestiaires. Et Jean-Luc Mélenchon dénonçait une situation en trompe-l'œil sans doute manigancée par un président décidément très habile.

Certes, la débâcle peut excuser bien des aveuglements. Le noyé se raccroche aux branches comme il le peut. Mais le vote de dimanche s'explique en réalité d'une manière toute simple. Les Français ne sont pas des girouettes. Ils ont élu Emmanuel Macron à la présidence de la République. Ils vont lui donner une majorité à l'Assemblée. Soit qu'ils aient confirmé leur vote en donnant leurs suffrages aux candidats de La République En Marche. Soit que, plus réservés, mais désireux de lui donner sa chance, ils aient refusé de le combattre. Ils se sont abstenus.

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Emmanuel Macron a restauré la prestance de la fonction présidentielle, avec d'autant plus de facilité que son prédécesseur l'avait escamotée. Il s'est acquis l'envie de le voir à l'œuvre avec l'espoir de le voir réussir, parce que cela signifierait que la France sortirait de sa neurasthénie perpétuelle. Les Français ont tourné la page de la compétition électorale, bien trop longue à leur goût. Ils veulent entrer dans le vif du sujet. Voir le président et son gouvernement agir pour juger sur pièces. Ce désir impatient ne laisse aucune chance aux objections d’être entendues.

Un tsunami lourd de danger

Pourtant, le discours des opposants n'est pas sans fondement. Le fonctionnement démocratique de la Ve République est bancal. Le système électoral majoritaire à deux tours déforme la réalité. La nouvelle assemblée, qui va être dominée par un parti omnipotent, ne sera en rien le reflet de la société française. Le premier tour de la présidentielle avait fait émerger quatre blocs de forces proches les unes des autres. Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon se tenaient en moins de cinq points. Le premier va dominer outrageusement l’assemblée, les républicains sont laminés et désunis, le FN et la France insoumise sont naufragés.

Au premier accroc, une fois de plus, les Français pourront à bon droit juger que l'Assemblée ne les représente pas. Emmanuel Macron a décidé de faire de la moralisation de la vie politique une urgence. Le mode de désignation des députés en est une toute aussi importante. Il faudra bien le changer pour que des pans entiers de la société ne se sentent plus exclus et se détournent de l'envie de manifester leur opposition ailleurs que dans l'Hémicycle.

Voilà pourquoi le succès tsunami du président est lourd de danger. Mais pour le moment, les Français s'en moquent comme d'une guigne. Convaincus ou pas, une majorité espère que le pays va enfin sortir des blocages provoqués par les affrontements politiciens. Emmanuel Macron, président absolu, porte la responsabilité de ne pas les décevoir.

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