Les élections régionales n'auront lieu qu'en décembre prochain mais sont déjà dans toutes les têtes. L'UMP, l'UDI, le Parti socialiste et le Front national ont réalisé quelques avancées dans le choix de leurs candidats pour ce scrutin qui, à un an de la présidentielle, sera d'une grande importance.
Outre la prise de pouvoir dans les nouvelles régions dessinées par la dernière réforme territoriale, l'opposition aura à cœur de changer la couleur de la carte de France, à forte dominante rose depuis le scrutin de 2010. Seules six régions ne sont actuellement pas détenues par le Parti socialiste mais trois d'entre elles sont aux mains de ses alliés (Corse (PRG), Languedoc-Roussilon (DVG) et Martinique (DVG)). L'UMP ne détient que l'Alsace, La Réunion et la Guyane.
Un an après le duel qui a opposé l'UMP et le PS pour la succession de Bertrand Delanoë à Paris, l'Île-de-France sera une nouvelle fois le théâtre d'un affrontement politique d'importance. L'UMP a investi Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP au Conseil régional et ancienne ministre, pour tenter de succéder à Jean-Paul Huchon (PS), en poste depuis 1998. Il s'agira de sa deuxième tentative, après celle infructueuse de 2010. Reste à savoir si l'UMP parviendra à rallier le centre. Le candidat du MoDem, Yann Wehrling, évoque déjà une possible alliance de premier tour. La candidate de l'UDI, la sénatrice Chantal Jouanno, investie aux dépens de Rama Yade, opterait pour une candidature autonome.
Si l'on attend encore le nom du candidat FN, un autre concurrent s'est déjà fait connaître. Nicolas Dupont-Aignan, président de la Debout la France, sera présent. Il y a cinq ans, le député de l'Essonne avait obtenu 4,15% des voix.
Les projecteurs seront également braqués sur la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, à propos de laquelle Marine Le Pen réfléchit activement. Comme elle l'a indiqué lors de sa venue au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, la présidente du Front national étudie l'éventuelle compatibilité d'une candidature aux régionales avec son engagement quasi-certain, sauf immense surprise, à la prochaine présidentielle.
Si elle tentait l'aventure, Marine Le Pen retrouverait face à elle l'ancien ministre Xavier Bertrand, futur candidat à la primaire UMP de 2016, pour ce qui pourrait ressembler à un grand test de crédibilité présidentielle pour celui qui peine à exister derrière Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. L'élection sera difficile et le risque de revers pour le Front national plausible. Dans le cas d'une défaite personnelle et d'une victoire de sa nièce en PACA, Marine Le Pen serait dans une posture délicate pour préparer sa candidature à la présidentielle 2017.
L'UDI ne compte pas laisser passer sa chance et a investi Valérie Létard, sénatrice et présidente de la communauté d'agglomération Valenciennes Métropole. Le Parti socialiste a, lui, décidé d'envoyer Pierre de Saintignon. En campagne depuis plus de six mois, le premier vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais tient à jour ses carnets de région sur son blog dans lesquels il recense chacune de ses rencontres. Alors que le nom de Martine Aubry avait un temps été évoqué, le candidat socialiste pourrait pâtir de son manque de renommée à l'échelle nationale face à ses très médiatiques adversaires.
Avec la démission de l'ancien chouchou du PS en Midi-Pyrénées, l'ancien ministre Kader Arif visé par une enquête préliminaire sur des soupçons de favoritisme, les militants socialistes ont choisi : la secrétaire d'État chargée du Commerce, Carole Delga, et le président du Conseil régional du Languedoc-Roussillon, Damien Alary, représenteront ensemble le PS dans le nouvel ensemble Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Ils trouveront le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot (FN) sur leur route. Ce dernier ne s'est pas présenté aux cantonales pour se concentrer sur la région. L'eurodéputé et vice-président frontiste se dit prêt à abandonner tous ses mandats en cas de victoire dans la région. Si l'UMP n'a pas encore choisi parmi sa dizaine de prétendants dans la région, le PS va devoir composer avec une nouvelle difficulté. Son allié, le PRG, ambitionnerait d'avoir un candidat dans l'une des treize nouvelles régions et aurait choisi la ministre du Logement, Sylvia Pinel, pour le représenter dans ce grand ensemble sudiste.
Avec l'annonce le 14 avril de l'investiture du député-maire de Montélimar, Frank Reynier (UDI), Laurent Wauquiez (UMP) n'est plus le seul candidat de la droite en lice. Ce dernier va devoir rassembler s'il veut espérer vaincre le sortant Jean-Jacques Queyranne (PS), qui table justement sur la désunion de ses adversaires. Le Front national n'a pour l'instant pas confirmé d'investiture mais le plutôt discret Christophe Boudot commence à sortir du bois en évoquant sa candidature dans les médias.
Désigné à 97% par les militants socialistes, le président du conseil régional Rhône-Alpes se qualifie pourtant de challenger. Face au numéro 3 de l'UMP, Jean-Jacques Queyranne ne désespère pas non plus de rallier le centre, confie-t-il à Metronews : "Les élections départementales viennent de prouver que lorsque la gauche est divisée, elle perd. Quand elle est rassemblée, elle peut gagner", a déclaré ce dernier.
Alors qu'elle n'exclut pas de s'allier à l'UMP dans certaines régions telles que la Provence-Alpes Côte-d'Azur, l'UDI a choisi d'investir plusieurs de ses figures les plus importantes. Outre Chantal Jouanno et Valérie Létard, Laurent Hénart, président du Parti Radical et maire de Nancy, sera candidat en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ; Hervé Morin, président du Nouveau Centre en Normandie ; François Sauvadet, le président du Conseil général de Côte-d'Or, en Bourgogne-Franche-Comté et Philippe Vigier, président des députés UDI, dans le Centre.
Une stratégie offensive qui pourrait permettre de créer la surprise dans certaines régions et de la mettre en position de force par rapport à l'UMP. Le risque de disperser les voix de la droite et du centre reste toutefois réel et pourrait, au contraire, donner une vraie chance aux candidatures du FN et du Parti socialiste.
Deux cas, les régions Bourgogne-Franche-Comté, pour laquelle l'UMP a choisi le sénateur Alain Joyandet, et l'Auvergne-Rhône-Alpes, où Laurent Wauquiez a été investi, devraient donner lieu à des objections de l'UDI, selon une source au sein de l'UMP.
Coup de théâtre au Front national alors que le président d'honneur du parti Jean-Marie Le Pen avait depuis début janvier annoncé sa candidature aux régionales en PACA. Après ses propos polémiques tenus dans l'hebdomadaire Rivarol, Le Pen père est évincé, c'est la députée du Vaucluse Marion-Maréchal-Le-Pen qui prend le relais.
Sans surprise, la Commission nationale d'investiture de l'UMP a désigné Christian Estrosi comme tête de liste pour affronter la plus jeune députée de l'hémicycle. Nul doute que le député-maire de Nice aura du fil à retordre face au FN qui a fait ses meilleurs scores aux élections départementales dans la région. Le candidat du parti socialiste, le député-frondeur Christophe Castaner fait office d'outsider.
L'UMP et l'UDI ont déjà investi leur candidat pour tenter de reprendre le Conseil régional de Bretagne aux socialistes. Le sénateur Michel Cavenet (UDI) et le député-conseiller régional Marc Le Fur (UMP) ne connaissent cependant pas le nom de leur futur adversaire.
Président du Conseil régional entre 2004 et 2012, Jean-Yves Le Drian serait poussé par certains de ses proches pour tenter de remporter une troisième élection consécutive. Le Parti socialiste n'a pas encore tranché et la situation paraît compliquée. Manuel Valls serait, selon les rumeurs, opposé au départ de son ministre de la Défense, qui garderait toujours un pied dans sa région.
Il se dit que Jean-Yves Le Drian aurait activement milité pour éviter à la Bretagne d'être concernée par la réforme territoriale.
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