Quand Arnaud Montebourg ne retient qu'une partie de la réalité de la relance britannique

Pour sortir la France du chômage de masse, Arnaud Montebourg a d'abord expliqué lundi 30 mai dans la Matinale de RTL : "On pourrait d'ailleurs regarder ce qu'on fait les Anglais, qui ne sont pas dans la zone euro : ils ont utilisé d'autres méthodes qui consistent à ne pas se concentrer sur les déficits publics mais à relancer l'économie et la croissance par la création monétaire. Ils l'ont fait avec leur banque centrale". Cela est vrai, mais partiellement.

En Grande-Bretagne pour atteindre le plein emploi, on a effectivement aggravé le déficit et la dette à des taux supérieurs à ce qui est autorisé par l'Union européenne. Ils ont financé tout cela grâce à la Banque d'Angleterre, qui a injecté depuis 2009 plus de 43 milliards d'euros dans l'économie. Ce que la Banque centrale européenne ne nous autorise pas.

Dans le même temps - et c'est pour cela que l'argument de l'ancien ministre de l'Économie n'est qu'en partie vrai -, la Grande-Bretagne a couplé à ces mesures une ultra-flexibilité de son marché du travail, avec par exemple le "contrat zéro heure" (le salarié se tenant en permanence à disposition d'une entreprise, mais sans garantie de travail). Ce contrat existe même dans la fonction publique.

Invité à préciser sa pensée sur le modèle britannique, Arnaud Montebourg expliquait, toujours sur RTL : "D'abord je me suis mal exprimé. Je ne suis pas favorable au contrat zéro heure. La dérégulation du marché du travail, je ne l'approuve pas". Le problème, c'est qu'en Grande-Bretagne l'un ne vas pas sans l'autre : ils ont couplé les deux méthodes. En disant qu'il fallait regarder ce qui se passe Outre-Manche, Arnaud Montebourg ne retient qu'une partie de la réalité de la relance britannique.

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