Il avait été désigné lauréat le 8 décembre dernier. Six mois après, le prix Charlemagne a été remis à Emmanuel Macron ce jeudi 10 mai à Aix-la-Chapelle en Allemagne, ancienne capitale de l'empire carolingien. L'éloge européen a été prononcé par la chancelière allemande, Angela Merkel.
Après Jean Monnet, Robert Schumann et Simone Veil, entre autres, Emmanuel Macron est devenu le neuvième Français à recevoir cette distinction internationale, qui récompense une personnalité ou une organisation œuvrant en faveur de l'Europe. Le dirigeant français a été désigné par le comité en raison de "sa vision forte pour une nouvelle Europe", avait fait savoir l'organisation en décembre dernier.
Une dizaine de responsables européens assisteront à la remise du prix. Parmi eux, les Premiers ministres roumain, bulgare, luxembourgeois, mais également la présidente lituanienne et le roi d'Espagne.
Le prix Charlemagne est décerné chaque année depuis 1950 par la ville d'Aix-la-Chapelle. Auparavant, deux présidents de la République française, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, l'avaient respectivement reçu, en 2003 et en 1988. L'an passé, en 2017, c'est une historien et journaliste britannique, Timothy Garton Ash, qui avait été honoré.
En recevant son prix, le chef de l'État en a profité pour mettre la pression sur la chancelière allemande quant à la nécessité de mettre en place des réformes ambitieuses en Europe et mette de côté le "fétichisme" de son pays sur les excédents budgétaires. Une série de projets de refondation de l'Union Européenne post-Brexit, en introduction au sommet des dirigeants européens, prévu à la fin du mois de juin.
"Ne soyons pas faibles et choisissons", a-t-il lancé dans un discours émaillé de formules volontaristes à Aix-la-Chapelle un an après sa prise de fonction. Et d'insister : "Je crois à un budget européen beaucoup plus ambitieux (...) Je crois à une zone euro plus intégrée, avec un budget propre".
Dans des propos inhabituellement durs, le chef de l'État français qui fut élu sur un credo très pro-européen et a fait de ce dossier une grande priorité, s'en est pris à la timidité de l'Allemagne pour les dépenses et l'investissement. "En Allemagne, il ne peut y avoir un fétichisme perpétuel pour les excédents budgétaires et commerciaux, car ils sont faits aux dépens des autres", a-t-il lancé lors de la cérémonie à laquelle assistait Angela Merkel.
En revanche, Emmanuel Macron et la chancelière allemande se sont retrouvés sur les autres réformes en Europe et particulièrement sur le comportement à adopter face à l'isolationnisme croissant des États-Unis.
"Le temps où l'on pouvait compter tout simplement sur les États-Unis pour nous protéger est révolu", a dit Angela Merkel, et en conséquence "l'Europe doit prendre son destin elle-même en main". Son homologue français a quant à lui plaidé pour "faire de l'Europe une puissance géopolitique" et "diplomatique", taclant au passage la volonté de Donald Trump de vouloir dicter leur conduite aux Européens, notamment sur le nucléaire iranien.
"Si nous acceptons que d'autres grandes puissances, y compris alliées, y compris amies dans les heures les plus dures de notre histoire, se mettent en situation de décider pour nous notre diplomatie, notre sécurité, parfois en nous faisant courir les pire risques, alors nous ne sommes plus souverains", a-t-il affirmé.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte