La récolte des dons bat son plein à l'UMP. Pour financer leur campagne, les candidats à la primaire se sont lancés dans une course aux contributions sonnantes et trébuchantes. La nouveauté vient du fait que la primaire a considérablement changé la manière de trouver des financements. Deux raisons l'expliquent : l'UMP ne finance rien et il n'y aura aucun remboursement public.
Alain Juppé a beau dire que "faire la chasse aux dons, c'est vieux comme la politique", sauf qu'avant la primaire, il n'y avait qu'un homme - le chef du parti - qui était le candidat. Avec le système de la primaire, on crée une étape de plus, avec plusieurs candidatures (il y en a déjà quatre). Tout est à la charge de chacun des concurrents. C'est pour cela que l'argent va être un point capital dans cette campagne.
À côté des Américains, on est des "petits joueurs". Chez eux, un candidat à la primaire peut lever des fonds de manière illimitée. Aux États-Unis, une entreprise peut financer un candidat. La Dreamworks, société de film d'animation qui a produit Shrek ou Madagascar, avait notamment fait un gros chèque à un candidat républicain en 2012. Le grand patron des casinos de Las Vegas avait soutenu un autre candidat républicain à hauteur de 10 millions de dollars.
Chez nous, cela est interdit. La loi est très stricte : elle interdit aux personnes morales de donner. Ce n'est donc qu'une affaire de particuliers. Là encore (c'est la loi), vous ne pouvez pas donner plus de 7.500 euros par personne.
Pour la première fois, à droite en France, l'argent sera discriminant pour les candidats
Alba Ventura
La seule chose qui, dans l'esprit, parait à peu près semblable à une campagne des primaires à l'américaine, c'est que pour la première fois, à droite, en France, l'argent sera discriminant pour les candidats.
C'est pour cela qu'Alain Juppé était à New York récemment, qu'il est allé à Montréal. Il va aller à Londres, sans doute à Berlin. François Fillon aussi a rendu visite à la communauté française londonienne récemment. Même Jean-François Copé y était il y a quelques jours. Un signe qu'il pourrait bien lui aussi vouloir aller à la primaire. Bruno Le Maire fait le même parcours : il est aussi allé à Londres, en Suisse. Il va égrener les grandes capitales étrangères.
Les Français de l'étranger représentent 2 millions de personnes. Quand on cible New York , Londres ou Genève, c'est parce qu'on a en face des gens assez fortunés. Ce n'est pas une visite de courtoisie. C'est ce que l'on appelle du "foundraising" : de la levée de fonds.
Même si ces rencontres peuvent se faire dans un bon restaurant, c'est quasiment un grand oral que viennent passer les candidats. Ils sont challengés, parce que les Français qui reçoivent Juppé, Le Maire ou Fillon veulent savoir s'ils peuvent miser leur argent sur eux.
Nicolas Sarkozy, lui, n'a pas ce problème pour l'instant. Il est le patron et il bénéficie des moyens de l'UMP jusqu'à la campagne officielle, mi-septembre 2016. Mais il n'y a pas de raison qu'il ne fasse pas appel aux dons ensuite. Il connait cela par cœur. C'est lui qui avait créé le Premier Cercle, le club des plus riches donateurs de l'UMP, pour préparer sa campagne de 2007.
Chez Bruno Le Maire, on dit que pour faire une bonne campagne il faut 1 million d'euros. Aujourd'hui, les candidats font tous campagne à l'économie. Ils ont chacun leur micro-parti ou leur association, qui permet de financer un ou deux salariés, des locaux et les meetings. Là, il n'y a pas de décor, pas d'écran géant, on se fait prêter des chaises par la mairie.
Les choses sérieuses vont commencer l'année prochaine. Une salle, comme la Mutualité à Paris, c'est 15.000 euros la location. Même somme pour un mailing ou un phoning. Le dispositif internet ça coûte une fortune. Ça va monter en puissance.
Même si chez nous en France, il y a toujours un malaise quand on parle de politique et d'argent, on va assister à une bataille : ce sera à celui qui mettra le plus de cash sur la table.
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