À trois jours du premier tour, les candidats de la primaire de la droite et du centre ont tenu jeudi 17 novembre au soir leur ultime débat télévisé. C'est François Fillon qui a tiré son épingle du jeu. Celui qu'on n'attendait finalement pas dans cette campagne a encore été très bon. C'est ce que nous disions à l'issue du précédent débat. Il a confirmé. On a vu un François Fillon très en place dans son registre : très à droite, conservateur, s'adressant encore une fois à l'électorat catholique. On l'a vu lorsqu'il a lancé en conclusion, en référence à Jean-Paul II : "N'ayez pas peur".
C'est comme si les sondages l'avaient regonflé à bloc. Ces fameux sondages qui, paraît-il ne l'intéressaient pas. Jeudi soir, il a fait preuve d'autorité et de fermeté. On n'avait pas vu cette autorité auparavant. Ce qui l'a emporté chez lui, c'était plutôt son côté taciturne et presque résigné. Le "collaborateur" de Nicolas Sarkozy. On a toujours souligné le sérieux de son programme. Jusqu'à ces débats, il ne parvenait pas à trouver de l'écho. Les débats lui ont permis de se révéler.
S'il a les moyens de bousculer Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, cela ne veut pas dire que François Fillon va gagner ou virer en tête. Cela, personne n'en sait rien. D'autant que l'ancien premier ministre a quand même été bousculé jeudi soir, à la fois par Alain Juppé, qui est allé le chercher sur la réduction du nombre de fonctionnaires, et par Jean-François Copé, qui lui a reproché de ne pas avoir fait ce qu'il propose aujourd'hui.
C'est vrai que François Fillon dit qu'il veut se "débarrasser de ceux qui font les programmes scolaires", mais il ne l'a pas fait avant. Il veut supprimer l'ISF, mais il ne l'a pas fait avant. Il veut revenir aux 39 heures, mais il ne l'a pas fait non plus avant.
François Fillon s'est clairement inscrit dans un débat à trois, mais il a face à lui un Alain Juppé qui reste solide (il a été très à l'aise jeudi), un Nicolas Sarkozy qui est très énergique (qui a réussi à mettre en avant son expérience de chef d'État, même si on l'a vu perdre ses nerfs sur la question du financement de sa campagne).
De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet a été très bonne lors du troisième débat. Elle mérite sa place dans le débat. On ne sait pas si elle a gagné ses galons pour un futur ministère de la Défense, mais elle a montré jeudi soir que le sujet l'intéressait au plus haut point. Bruno Le Maire pâtit de son côté trop techno, trop intello. Jean-François Copé s'exprime bien, mais il reste inaudible. Jean-Frédéric Poisson, il lui arrive encore de se noyer.
Globalement les échanges ont été bons, notamment sur l'Éducation nationale et sur la politique internationale. En revanche, c'était une catastrophe sur la forme. C'était la foire, avec des candidats empêchés de répondre et qui se rebiffent contre les présentateurs. Cette non-préparation du débat est venue en gâcher la qualité.
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