Primaire de la droite : "C'était haro sur Sarko", décrypte Alba Ventura

Les sept candidats à la primaire de la droite et du centre ne se sont pas épargnés lors de leur deuxième débat télévisé jeudi 3 novembre au soir. Les échanges ont été assez musclés. Nicolas Sarkozy a été particulièrement au centre des attaques. C'était haro sur Sarko ! Une attaque en règle du quinquennat de l'ancien président. C'était un incroyable concentré de haine. Ils étaient presque tous contre lui. On a d'ailleurs eu la démonstration de ce qui ne fonctionne plus pour Nicolas Sarkozy ("Vous avez tous été mes ministres", "Je suis au-dessus de vous tous").

Cela dit, Nicolas Sarkozy est loin d'être relégué dans les arrière-cours. C'est un guerrier, un combattant. Il l'a encore montré jeudi. Il défend ses positions : on l'a vu sur des sujets comme la sécurité ou l'international. Il n'hésite pas à rendre les coups. Cela, du coup, l'a empêché de combattre avec son principal adversaire,Alain Juppé, car trop occupé au feu nourri des NKM, Bruno Le Maire ou Jean-François Copé.

Alain Juppé toujours en retrait

Il n'y a donc pas eu de match Juppé-Sarkozy en tant que tel. D'autant plus que le maire de Bordeaux est resté dans la même position que lors du premier débat : il est resté dans sa zone de confort, il a refusé le match, il a esquivé les polémiques. Alain Juppé ne veut pas s'abîmer dans ces débats. Son objectif est de dérouler ses propositions, de ne pas perdre ses nerfs. Il reste en retrait, au risque d'apparaître un peu éteint.

Deux candidats ont tiré leur épingle du jeu au cours de ce deuxième débat. D'abord François Fillon, très concis, très modéré. Il ne s'est pas laissé embarquer dans les querelles, il est toujours venu sur le fond des dossiers, avec ce mantra toujours martelé : comment redresse-t-on la France ? C'était le sérieux d'abord, et cela doit être salué.

NKM se révèle de débat en débat

L'autre gagnante, c'est Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle se révèle de débat en débat. Elle est maligne, elle a beaucoup de répartie. Sans apparaître agressive, même lorsqu'elle s'en prend à Nicolas Sarkozy. Elle exprime des convictions fortes. On la dépeint souvent comme une bobo de droite un peu évaporée. Mais sur le salafisme notamment, son discours est percutant.

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Globalement c'était un débat assez vif, assez vivant. Les lapsus n'ont pas manqué. On regrette toutefois qu'on passe plus de temps à faire de la politique politicienne que de répondre à des sujets concrets. Faire vingt minutes sur François Bayrou, c'est trop alors qu'on aurait volontiers passé plus de temps sur l'éducation. c'est dommage. On n'a toujours pas parlé d'écologie, malgré les tentatives de NKM pour défendre le Grenelle de l'environnement.