Les cinq principaux candidats à l'élection présidentielle sont entrés lundi 20 mars au soir sur TF1 dans le vif de la campagne à moins de cinq semaines du premier tour. Les échanges ont notamment été animés autour de la question du temps de travail. Au final, celui qui nous ferait travailler le plus longtemps est sans conteste et sans surprise François Fillon. Que ce soit sur la semaine ou sur l'ensemble d'une vie, le candidat de la droite aura été le plus clair : fin des 35 heures, suppression de toutes bornes de temps au profit des négociations dans les entreprises et au terme d'une vie professionnelle, la retraite à 65 ans.
Emmanuel Macron, plus confus, n'est fondamentalement pas en opposition marquée. Sauf qu'il conserve les lois Aubry, donc la référence aux 35 heures hebdomadaires, qui reste dès lors le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Il donne lui aussi la priorité aux accords majoritaires dans l'entreprise.
Jean-Luc Mélenchon met le Code du Travail sous cloche, intouchable. Benoît Hamon est resté sur ce thème flottant. Marine Le Pen abroge les lois El-Khomri. Ces trois postulants promettent le retour de la retraite dès 60 ans.
On a globalement assisté à une bataille plus idéologique qu'économique
Christian Menanteau
Globalement on a donc assisté à une bataille plus idéologique qu'économique : aucun des candidats n'ignore, en effet, que si la loi est aux 35 heures, la réalité mesurée par des instituts internationaux est plus porche des 39 heures dans le privé, comme dans les années 2000. La grande mutation c'est que l'on travaille moins sur l'ensemble de l'année, tout simplement parce que nos vacances sont plus longues.
Ce volet temps de travail est-il la clé des créations d'emplois ? Sur ce chapitre, comme sur beaucoup d'autres propositions économiques, les candidats n'ont pas suffisamment documenté leurs propositions pour nous rassurer. Aucun d'eux n'a d'ailleurs osé prétendre que c'est par le curseur du temps de travail que l'on peut créer des jobs. Tous partagent, même sans le dire, le résumé de Jean-Luc Mélenchon : le job, c'est le carnet de commandes.
La division a tourné autour de la manière de garnir le carnet de commandes. Et là, les options sont clairement opposées. Un camp alimente le carnet d'ordre en augmentant le pouvoir d'achat des consommateurs sans limite des déficits : il rassemble Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Un autre camp privilégie la musculation de nos entreprises en favorisant leurs investissements. C'est le modèle germanique : les investissements d'aujourd'hui sont les emplois de demain. Marine Le Pen, enfin, mise tout sur la sortie de l'euro et la dévaluation d'un franc nouveau. Une manipulation monétaire qui s'apparente à de la nitroglycérine.
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